Amel, l'espoir ressuscité !

Elle s'appelle Amel. L'espoir, dans la langue de Molière. Sa vie est synonyme de misère. D'abandon. De solitude. La petite Amel est née en 2002 dans une clinique privée à Tizi Ouzou avec une malformation faciale congénitale.Elle est née presque sans visage. Qui voudrait d'un bébé défiguré ' Ses parents décident de l'abandonner. Amel a payé très cher cette maudite malformation dont elle n'est pas responsable. C'est une aberration chromosomique que ses parents ne veulent pas assumer. A cause de ça, elle a été privée de l'affection parentale, privée du sein maternel.Pour que personne n'entende parler de cette histoire, la petite fille est transférée à l'EPH de Lakhdaria quelques jours plus tard. Tout le monde croyait qu'elle ne survivrait pas. Placée dans une chambre sans soins ni nourriture. Son visage est infesté de vers. Mais toujours vivante. Cependant, si ses cris et ses larmes n'étaient pas entendus par ses parents, ils avaient atteint les c?urs des infirmières. Ces mêmes infirmières n'ont pas hésité à secourir le bébé. Leur humanisme et leur penchant maternel se sont vite manifestés.Le visage d'Amel est désinfecté et son ventre reçoit le lait nourricier. Quand on est enfant et malade, on n'est jamais abandonné. Zohra Nafaa, qui venait de fonder l'association Tendre la main, se rendait à Lakhdaria dans le cadre des actions de son association. On lui fait part de l'histoire d'Amel. Coïncidence. Amel est née le même mois que l'association. Elle la rencontre, seule sur son lit d'hôpital, oubliée des uns mais pas des autres. Un «étrange» bébé au début de sa vie, sans parents.A un âge où la présence des parents est plus qu'indispensable. Lors de ses fréquentes visites, un lien émotionnel s'est créé entre la femme et le bébé abandonné. Pour cette dame, Amel était un cas particulier qu'il fallait prendre en charge. Lui trouver d'abord une famille. C'est ce qui est arrivé. Jusqu'à l'âge de six ans, Amel avait comme seul refuge sa chambre d'hôpital. Le 8 mars 2008, la demande d'adoption faite par Mme Nafaa a été accordée et toutes deux ont pris l'avion pour Paris.Un nouveau périple commence pour Amel. L'association en a fait d'elle une priorité. Le défi est de lui reconstituer le visage. «Après un parcours laborieux entre différents médecins et les démarches administratives, un espoir est né pour aider Amel. C'est alors que commença la campagne de mobilisation de l'équipe de l'association et la générosité de nos donateurs pour mener à bien la prise en charge totale d'Amel», explique Mme Nafaâ. De lourdes opérations chirurgicales ont été effectuées.Les donateurs se montraient de plus en plus généreux pour aider la petite Amel. Après des dizaines d'interventions chirurgicales, Amel retrouve peu à peu son visage et son sourire. Elle est aussi une bonne vivante. Elle chante, elle danse et joue merveilleusement du piano. Elle est inscrite dans une école spécialisée en France. L'important pour Mme Nafaa, c'est qu'Amel a enfin une famille et des amis. Plusieurs mains lui ont été tendues.