Amel Atbi subjugue

En promotion de son premier album, fraîchement sorti, la nouvelle coqueluche de la chanson moderne algérienne, Amel Atbi, a donné, jeudi dernier, un récital à la salle El Mougar. Grandiose il était car l'« élégantissime » artiste a fait étalage d'une maîtrise sans faute de son sujet. Elle a interprété un répertoire qui n'a pas laissé insensible un public acquis à sa cause musicale. Dotée d'une voix impressionnante, tant par sa force que par sa velouté, l'artiste a subjugué son monde en lui faisant découvrir un répertoire harmonieusement conçu. On pouvait savourer à la fois les sonorités différentes, (chaâbi, chaoui, targui, oranais...). Des chansons telles que « Allo Allo win rak », « Khalini », « Ferh Hbabi », « Ghir Ana »... ont été magistralement exécutées par un orchestre aguerri. Le saxophoniste faisait cause commune avec un organiste de génie. Sans parler d'une percussion richement achalandée (derbouka, toumba, bendir...) qui a donné le « la » à ce spectacle monté par l'Office national pour la culture et l'information (Onci), sous l'égide du ministère de la Culture.Pour une première, le fait saillant est, sans conteste, cette composition musicale fruit d'un travail de recherche minutieux et savamment composé. C'est tout à l'honneur d'une jeune diva qui rappelle aux nostalgiques les déesses d'antan, Sabah Saghira, Nora, Meriem Wafa. Bien évidemment, elle est dans une conception plus moderne. Elle reste néanmoins très fidèle quand même aux sources de l'algérianité musicale telle que nous l'avons connue, quarante ans auparavant. L'émergence d'un pareil talent ne peut que remettre au goût du jour un genre musical, autrefois fierté de la culture algérienne.Il est quasiment écrasé par une modernité à tout-va dont sont friands, aujourd'hui, les jeunes. En un mot comme en cent, Amel Atbi a su s'imposer sur la scène artistique. Elle se place désormais dans la cour des grands du monde musical.