Algérie

Ambre solaire Sésame ouvre-toi !



Sur la vieille place de la Régence, aujourd'hui place des Martyrs, il y a foule, un spectacle inhabituel qui rend à  cet historique lieu tout son charme. Aux sons des marteaux-piqueurs et de pelles mécaniques, on a fouillé le sol pour déterrer le vieux quartier des artisans. Le vieil Alger retrouve tous ses attributs d'un musée à  ciel ouvert. Il y a paraît-il sous le sous-sol de la future station de métro un trésor qui fera parler de lui. Tout près du fameux quartier de la Marine, gît le village des dinandiers, des ciseleurs et des tanneurs à  qui on reprochait jadis d'être un peu trop Arabes. La suite on la connaît, les Tuniques bleues de Bugeaud sont passées par là pour raser un chef-d'œuvre architectural et en faire un ground zéro sur l'avenue de Bab El Oued. Aujourd'hui la pierre a parlé pour venir dénicher  «le chaînon manquant» de la Régence d'Alger. Il y a déjà sur la première couche mise au jour par les archéologues des pièces de monnaie datant de 183I, cette première ne fait que contribuer à  la réussite d'une excavation pleine de promesses. Il y a aussi comme une certitude à  trouver les restes de la fameuse mosquée construite par Mizzo Morto (demi mort), un janissaire converti à  l'islam. Ou encore de somptueuses pièces artisanales qui passaient pour le fleuron de nos métiers. Il y a tant à  creuser encore pour mettre au jour un puzzle de notre patrimoine enfoui sous le sol de la Cité. Cette volonté à  descendre dans les tréfonds de la Casbah pour dénicher un bien culturel délibérément jeté à  l'usure sous terre tient lieu d'une prouesse qui commence à  faire écho dans le langage quotidien. Nos archéologues viennent de franchir le Rubicon pour rendre au vieil Alger ses lettres de noblesse et le mettre à  jour avec l'histoire contemporaine. On n'attendra pas longtemps pour faire venir le reste du puzzle enfermé dans les musées français. La dernière pierre sortie du sous-sol de la Régence interpellera d'autres pièces prisonnières dans les salons de l'Hexagone conservées comme fétiches de guerre. Dans la foulée de cette première grande sortie archéologique dans les fonds du vieil Alger, on  parle déjà du retour de «la consulaire», le fameux canon ottoman qui tenait en respect à  partir de l'Amirauté d'éventuels envahisseurs. La pièce d'une douzaine de tonnes se trouve abandonné sur les plages de Brest.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)