AMBRE SOLAIRE : Mosta la perle

Aucun historien ou géographe arabe, même El Idrissi ne peut connaître d’une manière exacte le sens ou les raisons de cette appellation. Pourtant, les plus audacieux charmeurs de la langue n’ont rien trouvé de mieux que de faire un judicieux raccourci pour la baptiser Misk El Ghanem pour son abondance pastorale. Dans la foulée de ce clin d’œil, il revient à dire que ce grand vivier à ciel ouvert a mérité tous les éloges à l’endroit de son magnifique allant artistique. Même que le saint patron de la ville Sidi Lakhdar Benkhlouf s’en trouve être un grand soufi, penseur et poète pour mettre en exergue la fameuse Iliade religieuse sur l’unicité de Dieu : «Ya El Ouahdani». Chemin faisant, il a été décidé par la grâce du génie créateur que Mosta deviendrait le fief du théâtre pour le combat libérateur avec la toute première troupe de Abderrahmane Kaki. Diwan El Garagouz, en a été le tout premier essai mélo dramatique. Dans l’arrière-pays, on en a eu pour notre curiosité culturelle : le percussionniste, et barde du genre Melhoun, Cheikh Hamada devint une école incontournable dans le Maghreb. De par sa noble stature et ses connaissances linguistiques, il prit le défi d’être un brillant élève dans la langue de Jules Ferry et tout aussi excellent dans les hautes études théologiques qui lui on permis de transcender dans les écrits poétiques et d’égaler Omar Khayyam dans de magnifiques quatrains de «Ras Ebnadem». Plus prosaïquement, dans l’immensité du site balnéaire de Salamandre on venait chercher muse pour venir dialoguer, dans une intimité un peu trop égocentrique, avec la mer pour en ressortir lavé de tous les péchés. Il n’y a rien à dire, Mostaganem campé dans son rôle de ville culturelle, a plus d’un atout pour faire revivre la scène qui, vidée de ses comédiens, continue de hanter les esprits. Même que le fantôme de l’opéra, dans les coulisses du théâtre municipal, continue de battre la mesure dans un vide sidéral qui attend les trois coups de gong pour une levée hypothétique de rideau.