Algérie

Ambitions


Entre Belkhadem et Ouyahia, les rivalités, qui ne sont plus un secret de sérail, s?étalent assez régulièrement sur la place publique, souvent d?une manière brutale. Ce week-end, le secrétaire général du FLN a mis à profit une rencontre avec les cadres de son parti à Béchar pour marteler qu?il conduit la « première force politique du pays », une attaque à peine voilée contre son rival politique Ouyahia qui n?arrête pas, lui, de porter aux nues le RND qu?il dirige. Belkhadem a enfoncé le clou en estimant que « le développement du Sud revenait au FLN » s?opposant, une nouvelle fois, à Ouyahia qui venait, en Conseil de gouvernement, de faire de ce dossier une prérogative et une priorité du seul gouvernement, c?est-à-dire de sa personne. La convalescence du président de la République n?a pas empêché les ambitions politiques de s?affirmer, plus particulièrement celles de Belkhadem qui piaffe d?impatience d?occuper le poste de chef du gouvernement, considérant qu?il lui revient « de fait » en raison de la position majoritaire du FLN dans les Assemblées élues du pays. Mais il aimerait que ce soit la Constitution qui le précise. Aussi, depuis plusieurs mois, mène-t-il une véritable croisade pour la révision de la loi fondamentale, n?hésitant pas à constituer une commission au sein du FLN chargée d?élaborer des propositions en ce sens, manière de prendre les devants. Belkhadem n?hésite pas, au demeurant, à parasiter le travail gouvernemental en se présentant comme le second patron, après le chef de l?Etat, de la diplomatie algérienne, confinant souvent Bedjaoui, le titulaire officiel du poste, dans des tâches annexes. La maladie du président de la République, duquel il tient toute sa légitimité, ne facilite pas son travail qu?il aimerait voir couronné, ainsi qu?on l?a vu plus haut, d?une refonte de la Constitution, que seul peut décider Bouteflika. Or celui-ci n?a pas encore abattu ses cartes sur cette question, n?en faisant pas une priorité mais estimant tout de même que le texte ne lui plaît pas, les prérogatives présidentielles étant à ses yeux insuffisantes pour mener à bien son programme. Afin de forcer la main au chef de l?Etat, Belkhadem va accélérer sa logique de confrontation avec Ouyahia et, surtout, tenter de démontrer qu?il est son soutien le plus fidèle : il sait que le président de la République, sur le dossier de la réconciliation nationale, n?a pas aimé les « réserves » du chef du gouvernement. Bouteflika suivra-t-il le secrétaire général du FLN dans ses ambitions, alors qu?est apparue une nouvelle donne qu?est la maladie ? Celle-ci a mis à nu la fragilité de l?édifice institutionnel tout entier, interpellant tout le monde sur l?énorme travail législatif et politique à entreprendre afin que le pays soit préservé des aléas de tous types, d?une vacance présidentielle quelconque, conjoncturelle ou lourde. L?après-Val-de-Grâce appelle une inversion des priorités politiques.
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