Algérie

Ambiance de piano-bar au conservatoire



Invité par l’Institut français, ce groupe a entraîné l’assistance dans une joyeuse ballade, où le saxophone, la contrebasse, le piano et la batterie ont envoûté la salle dans une atmosphère jazzy, digne des caves de Saint-Germain des Près dans les années 1950, la belle époque du jazz, qui vivait, alors, son âge d’or.  Ce jazz-band, composé d’un quartet talentueux, a laissé le public baba, se croyant même, par moment, transporté à travers le temps et l’espace, dans quelques pianos-bars de Manhattan ou du New Jersey, où seule l’envoûtante musique afro-américaine est de mise. Lionel Belmondo au saxophone a su charmer l’assistance en faisant sortir de son instrument des sons à la fois doucereux et pénétrants, agréables à l’écoute, et cela appuyé par Laurent Fichelson au piano et Sylvain Romano à la contrebasse. Simon Goubert à la batterie a, quant à lui, eu le rôle de rythmer cette ambiance suave en faisant vibrer ses cymbales plus que de raison, «secouant» ainsi le public, le sortant de sa torpeur. Parmi les morceaux joués, l’assistance a apprécié Epithalame, une sorte de poème religieux, composé généralement à l’occasion de fête de mariage.  Au final, c’était un moment agréable et chaleureux que les mélomanes oranais ont passé, où le jazz a su réchauffer les âmes grelottantes dans cette salle glaciale, dépourvue hélas de chauffage… Lionel Belmondo, leader du groupe, a fait ainsi au public l’offrande d’une soirée jazzy qu’Oran n’a pas connu depuis des lustres. Ce jazzman au talent sublime a, à son actif, trois Victoires du jazz, pour son album L’hymne au soleil (vendu à 20 000 exemplaires). Son dernier en date, Clair-obscur, disponible dans les bacs depuis l’année dernière, était très attendu. Ce saxophoniste de génie compose avec son frère Stéphane le meilleur du jazz français de cette dernière décennie. Hélas, les Oranais n’ont eu droit, dimanche dernier, qu’à la prestation d’un seul de ces deux frères artistes. Ce dernier a de tout temps été influencé par les monstres sacrés du jazz afro-américain, comme John Coltrane, Wayne Shorter et Dexter Gordon. Cela dit, force est d’admettre que sa musique n’est en rien «figée» : elle pourrait avoir recours à quelques touches dites modernistes. De ce fait, son attachement au jazz le laisse ouvert à des projets plus «électriques» qui englobent un plus large éventail de musique : du Médium band de François Théberge aux expérimentations électroniques avec le DJ Fred Galliano, l’un des pionniers de la French Touch ; en passant par le Big Band de Michel Legrand et le Big One de Jean Michel Pilc… Cette polyvalence musicale fait de lui un musicien hors pair, original, au talent reconnu aussi bien par le public que par les professionnels du métier. Enfin pour finir, il est nécessaire de préciser qu’en dépit du patronyme, ce groupe de jazzmen n’a aucun lien de parenté avec le monstre sacré du cinéma français !

 


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