La communauté algérienne en Angleterre n'est pas immense : 30.000 selon
les chiffres recueillis auprés de l'ambassade d'Algérie à Londres. Le chiffre
est en croissance et les besoins d'assistance aussi. Quelques infos à la source
de notre diplomatie au pays de la Reine.
« Les opportunités sont immenses pour les relations entre les deux pays»
expliquera une source autorisée. Entre les formules diplomatiques, on
comprendra que l'Algérie essaye de re-fonder ses relations avec l'ancien Empire
que les aires d'influences coloniales ont exclues du voisinage immédiat. La
visite de Bouteflika, en 2006, avait inauguré, selon la source, une époque
«plus concrète» avec une série de conventions signées : coopération judiciaire,
(Khalifa oblige mais anti-terrorisme aussi), accords dans le domaine de la Défense…
etc. Ceci en plus des comités mixtes avec des réunions cycles, à Alger ou à
Londres, sous la formulation classique des «intérêts communs». Le catalogue
comprend aussi des coopérations sur les énergies renouvelables, accords
commerciaux à renforcer, dans le cadre de la coopération avec les pays
émergents dont la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L'actualité
des crises dans le monde arabe pèse-t-elle sur ces rapprochements ? La réponse
de notre source sera ambiguë : «je ne pense pas que l'actualité puisse affecter
la coopération bilatérale». L'occasion «est pour des dialogues plus
approfondis». Notre interlocuteur ajoute cependant «qu'il y a un impact
indirect». L'analyse veut que si l'instabilité régionale pèse sur les rapports
internationaux et bilatéraux, elle affecte aussi un peu, les visions sur la
région. «L'Algérie fait partie du monde arabe et ce qui se passe dans cette
région impose l'idée qu'il y a des points communs entre les pays arabes mais
aussi des particularités claires, du fait de l'évolution particulière de chaque
pays», poursuit notre interlocuteur. «Le monde arabe connaît des évènements
colossaux. Certains les comparent à l'histoire européenne de 1848, d'autres aux
évènements qui ont suivi la chute du mur de Berlin. L'Algérie est prise dans
cette dynamique et nos partenaires anglais autant que les Think tank locaux,
les médias ou les analystes, nous sollicitent pour des explications. L'intérêt
est normal.». Le diplomate fera aussi halte sur la désormais valeur fixe
d'Octobre 88 enfin «rentabilisé» : «En Algérie, nous avons déjà eu notre
révolution» dira-t-il. «La situation algérienne est différente mais il ne faut
pas oublier que nous ne vivons pas dans une île déserte».
L'Algérie est-elle perçue comme
une zone d'influence exclusivement française par les Anglais ? «Jusqu'à
récemment oui», répond le diplomate. «Il y a des gens qui le pensent et ce
discours existe mais pas publiquement et de moins en moins». L'effort est fait
en direction de certains cercles de décisions pour casser le cliché.
En ce qui concerne la communauté
algérienne au Royaume, le diplomate explique qu'elle a connu une explosion «en
nombre» depuis la dernière décennie : elle est passée de 10.000 à 30.000, selon
les dernières statistiques des inscrits. Le chiffre est à corriger, à la
hausse, avec le nombre de résidents clandestins, les «harraga dont on ne peut
pas avoir des chiffres mais seulement des ordres de grandeur». «Cela induit des
besoins proportionnels et une assistance plus importante. Autant pour les
prestations de services de base que pour le reste». Le diplomate annoncera donc
l'ouverture prochaine d'un nouveau siège de l'ambassade algérienne. «Les
structures actuelles ne peuvent plus répondre adéquatement, aujourd'hui.». Une
nouvelle chancellerie et un nouveau consulat dans «les mois qui viennent».
Pour le cas Khalifa, objet de
fixation des rapports entre les deux pays et point d'hypnose pour les médias
algériens, «le cas est désormais entre les mains de la justice britannique. On
ne peut pas intervenir ni interférer dans cette mécanique». L'extradition ou
pas de Khalifa Abdelmoumène n'est «donc pas une affaire algérienne». La
décision a été confirmée cependant, suivie d'un appel «mais cela ne signifie
pas la fin des procédures puisque la voie est ouverte pour un appel à la Cour
suprême et ainsi de suite», confie notre diplomate.
A la question sur les difficultés
des étrangers et des Occidentaux en particulier, à se faire octroyer un visa
pour l'Algérie, notre source répond par un démenti : «L'Algérie n'impose aucune
restriction de visa. 70 à 80% des cas est celui de visas pour hommes
d'affaires. Il y a des procédures particulières pour les journalistes,
cependant». Le service presse annoncera à l'occasion l'octroi d'un lot de visas
pour plusieurs journalistes, la semaine dernière, en illustration des propos.
«Je n'ai pas souvenir d'un refus», affirmera notre source à son tour. Pour les
rapports avec la presse anglaise, connue pour être fougueuse, le diplomate
explique que ces liens «sont limités mais ils existent».
En dernier, et à une question sur
l'intérêt de l'Algérie pour le vaste club du Commonwealth, le diplomate
répondra par «pourquoi pas ? Si l'Algérie y voit un intérêt cela viendra».
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Posté Le : 26/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : K D
Source : www.lequotidien-oran.com