« Je suis le reflet de mes cultures occidentale et orientale »
Installée à Roubaix, la styliste algéro-française Amaria Sedrini, a présenté dernièrement à Alger un défilé de lingerie féminine. Amaria lingerie se situe entre le charme et le rêve. Dans cet entretien, elle parle à c?ur ouvert de sa passion. Vous avez défilé une multitude de fois à l?étranger, mais c?est la première fois que vous montrez votre savoir-faire en Algérie ? J?ai été très surprise d?avoir été sollicitée par mon pays natal pour faire un défilé de lingerie fine. Je trouve cela valorisant pour moi-même et pour les femmes algériennes. Cette demande correspond à un besoin de la femme algérienne de pouvoir s?affirmer dans une société qui est en mutation. En France, cela a donné une autre image de l?Algérie, qui s?ouvre à la modernité. Aujourd?hui avec les retombées que j?ai pu avoir en Europe notamment aux Etats-Unis et au Canada, un grand pas a été fait, cela malgré les pressions de personnes rétrogrades. Pourquoi avoir choisi la lingerie fine et pas une autre discipline dans l?univers de la couture ? Ce n?était pas un choix volontaire. C?est suite à une rencontre avec un commerçant dans un marché qui vendait de la dentelle et du satin. Naturellement, le mélange s?est fait à partir de là, il en est sorti des pyjamas, nuisettes, des déshabillés... et autres. Ce qui me démarque aujourd?hui des marques de lingerie, c?est le reflet de mes deux cultures occidentale et orientale. Pensez-vous que la gent féminine algérienne est au pas de la mode ? Non, pour ma part, car aujourd?hui la femme peut se montrer dans toute sa splendeur, à partir du moment où on lui propose un produit qui la valorise. C?est fini le temps où il fallait être mince, grosse, blanche de peau ou effacer pour être « mariable ». Aujourd?hui, la femme s?épanouie à travers un métier qu?elle choisit elle-même. Pour ma part, je m?épanouie dans ma passion car je me suis délivrée de toutes les chaînes ancestrales, de tout ce qui était enfoui au plus profond de moi-même. J?avance sans barrière et sans tabou. Je me sens libre. Par ailleurs, je trouve que tout ce qui est soirée est très féerique, surtout les tenues traditionnelles. Cela me fait rêver. Sinon, concernant le prêt-à-porter, il n?y a rien, sauf du repris de la mode occidentale. Aimeriez-vous développer un marché en Algérie ? Evidemment, j?aimerais développer un marché en Algérie du prêt-à-porter avec mon style. Je fais appel aux Algériens et aux investisseurs et aux réseaux de distribution pour assurer des ventes. Je compte sur mes compatriotes qui veulent s?engager dans l?aventure pour développer la marque en Algérie, c?est-à-dire fabriquer et vendre en Algérie. Sans prétention aucune, je travaille avec plusieurs pays européens. Je voudrais également diriger une école de mode en Algérie. Quels sont les noms de stylistes algériens que vous connaissez ? Hormis la styliste Yasmina avec qui j?ai eu des contacts, je ne connais personne d?autres. Vous vous attelez à préparer une nouvelle collection pour février prochain ? Je compte préparer un défilé de mode pour les amoureux du monde entier qui coïncidera avec la Saint-Valentin, au printemps de Lille.
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Posté Le : 08/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com