Amar Benyekhlef tire la sonnette d'alarme

À la veille de son déplacement à Tokyo pour participer aux Jeux olympiques, le sélectionneur national de judo, Amar Benyekhlef, s'est montré pessimiste quant à la performance algérienne à cet évènement planétaire. Selon l'entraîneur national, la sélection algérienne du judo ne s'est pas convenablement préparée aux JO, accablant le Comité olympique algérien qui, selon lui, a toujours été absent. "Nous n'avons pas fait une très bonne préparation à ces Jeux olympiques, ça manque beaucoup pour une préparation à la hauteur", a-t-il fait savoir avant de prendre le vol pour Tokyo.Benyekhlef n'a pas été tendre en pointant du doigt le Comité olympique algérien : "Tout le monde me connaît, je suis un homme honnête. Je me demande aujourd'hui, quel est le rôle du COA ' Ce dernier n'a jamais été utile depuis l'ère Berraf. Le COA a toujours été absent, et ce n'est pas uniquement juste pour les Jeux olympiques", a-t-il martelé. Et d'ajouter : "Ces responsables se vantent et se montrent que lorsqu'il y a des médailles olympiques, l'arbre qui cache la forêt.
Lorsqu'on décroche une médaille ou deux, ils viennent tous avec leurs costumes pour se montrer et faire comme si que tout va bien avec leur discours comme quoi l'Algérie est toujours là avec ses hommes et d'autres expressions du genre". Le vice-champion olympique n'a pas cessé de charger le COA : "Il (COA) n'a jamais contribué à la préparation des athlètes. Le ministère de la Jeunesse et des Sports attribue les budgets aux fédérations pour la préparation des athlètes, ce qui est d'ailleurs insuffisant", a-t-il fait savoir avant de poursuivre : "Quatre milliards est le budget pour le judo ! Ce n'est pas du tout suffisant.
Cette somme est suffisante pour uniquement 4 ou 5 tournois. Je ne dis pas ça pour me plaindre ou quoi que ce soit. Nous allons à Tokyo dans l'objectif de décrocher une médaille. J'espère que nous nous sommes préparés comme il se doit, selon nos moyens. Nous avons effectué dernièrement un stage à Tikejda où nous avons beaucoup travaillé. Nous souhaitons décrocher une médaille, mais il ne faut surtout pas mentir au peuple algérien, ni lui donner de faux espoirs. Nous ne promettons rien du tout, j'espère que Dieu sera avec nous", explique Benyekhlef. Ce dernier n'a pas épargné le nouveau président du COA, Abderrahman Hammad : "Personnellement, je n'ai ressenti aucun changement au COA même si on a changé le président.
Il faut savoir que Hammad était avec Berraf auparavant. C'était son chouchou. Le changement doit se faire au niveau du système, il faut qu'il y est des personnes qui aiment le sport, qui respirent le sport et qui se donnent à fond pour le sport, sinon les noms avec les mêmes pratiques ne changeront rien du tout", dira Benyekhlef qui annonce à chaud sa retraite sportive juste après le retour de Tokyo : "J'annonce à l'occasion que je vais me retirer définitivement du monde du sport à mon retour de Tokyo. J'en ai ras le bol.
Tant que rien n'a changé, tant que rien ne change, je ne peux pas rester. J'ai beau parler, à chaque fois j'essaye d'attirer l'attention des responsables et à chaque fois je me retrouve seul. Au point d'endosser l'étiquette de voyou. Je ne suis pas un voyou, je dis les choses comme elles sont, je suis direct et je dis juste la vérité", a-t-il annoncé.


Ahmed Ifticen