Amalou

Au village Ighil N'tala, situé en surplomb du chef-lieu communal, des pâtés de maisons érigées au pied d'un escarpement abrupt risquent d'être écrabouillées par des éboulements de rochers.On nous signale que le problème s'est fait jour après le séisme qui a ébranlé la région en 2000. La secousse tellurique a provoqué des éboulements de rochers qui ont occasionné des dégâts à quelques maisons. Par miracle, les habitations touchées étaient inoccupées.Comme l'histoire est parfois un eternel recommencement, le même phénomène s'est reproduit au même endroit en février 2015, consécutivement à l'épisode pluvieux d'une rare abondance. Encore une fois, de gros rochers ont déboulé dans les pentes, pour aller finir leur course au fond d'un vallon. Encore une fois, on l'a échappé belle. En dépit d'une grosse frayeur et une décharge d'adrénaline, aucune victime à déplorer.«Nous avons alerté à plusieurs reprises les autorités de wilaya sur ce danger qui guette les familles. Nous avons même demandé de dépêcher une commission sur le terrain afin d'évaluer le danger et prendre la mesure de ce problème, mais rien n'a été fait jusqu'à présent», déplore M. Azzoug, le maire d'Amalou.A se fier aux assertions du premier magistrat de la commune, corroborées par le témoignage d'un citoyen d'Ighil N'tala, un autre rocher de gros calibre risque de se détacher à tout bout de champs de la falaise ébranlée, menaçant d'emporter des vies humaines sur son passage. Une sorte d'épée de Damoclès suspendue au dessus des têtes des infortunés villageois. «Le danger est réel ; nos familles sont sérieusement menacées. Les pouvoirs publics se doivent de réagir proprement avant que l'irréparable ne se produise», avertit un père de famille, croupissant dans un logis souffreteux. «Quinze ans de cohabitation avec la peur, c'en est trop !», clame-t-il, sur un ton courroucé.En attendant une hypothétique et improbable solution, les habitants menacés croisent les doigts et prient Dieu pour que la terre ne fasse pas des siennes.