ALOUI À PROPOS DE LA POLEMIQUE SUR LA GRANDE MOSQUEE D'ALGER : «Tout est à l'honneur du projet !»

Pour le DG d'Anagerma, Mohamed Lakhdar Aloui, tous les grands projets au monde attirent les commentaires. «Tout est à l'honneur du projet», réplique-t-il par rapport à la polémique sur les zones d'ombre qui entourent le projet de réalisation de la très onéreuse Grande Mosquée d'Alger.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - S'exprimant, hier, lors d'un débat organisé au centre de presse du quotidien El Moudjahid, le directeur général de l'Agence nationale chargée de la réalisation et la gestion de la Grande Mosquée d'Alger, (Anagerma), Mohamed Lakhdar Aloui, a défendu bec et ongles le projet cher au président de la République Abdelaziz Bouteflika. Tout d'abord, M. Aloui a tenu à clarifier qu'il ne s'agit pas d'un projet classique, mais plutôt d'un monument historique qui traversera les temps. Un complexe attractif à vocation religieuse, culturelle et touristique. A propos du choix de l'entreprise chinoise, China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), en charge de la réalisation du projet et sur laquelle beaucoup d'encre a coulé, M. Aloui s'est d'abord dégagé de toute responsabilité avant de livrer un lot d'arguments. Pour rappel, beaucoup d'écrits ont fait état de l'échec de cette même entreprise dans la réalisation de certains projets — deux ponts en Chine et quatre bâtisses à Constantine réalisés par cette entreprise, se sont effondrés après leur achèvement. «Je n'ai pas à juger cette entreprise et encore moins à alimenter la polémique. Mais il faut savoir quand même que CSCEC a un siècle d'existence, un capital de 100 milliards de dollars, de même qu'elle est présente au niveau de 62 pays, emploie 150 000 travailleurs et a réalisé pas moins de 200 tours de plus de 200 m. C'est pour dire que le choix a été fait selon bon nombre de critères. En plus des 100 kg de documents que l'entreprise a fournis, nos experts ont enquêté sur sa notoriété et ont exigé des explications pendant les négociations», a-t-il souligné. Concernant le choix de l'assiette de terrain située à Mohammadia et sur laquelle sera réalisé le projet, le DG d'Anagerma s'est dit ne pas comprendre pourquoi les gens parlent de zone sismique. «Si c'est vraiment le cas, ces gens-là ne nous apprennent rien de nouveau, puisque Alger est une ville sismique. Néanmoins, nous avons réalisé une étude de sismicité spécialement pour les 20 ha qui abriteront le projet et sur les 1 000 années précédentes, même si ce genre d'études sont réalisées pour des villes entières et non pas pour un site», a-t-il conclu, tout en précisant que les techniques spécifiques d'architecture moderne permettent d'outrepasser cet obstacle.