? K.H, 34 ans, un Algérien, présumé passeur, a été arrêté par la Police nationale espagnole, le 3 novembre dernier, alors qu'il venait d'être secouru, en compagnie de 2 autres compatriotes à 19 miles marins, au sud-est de Cabo de Gata, un parc naturel dans la province d'Almeria, en Andalousie. A bord d'un bateau de 5 m de long et 2 m de large, muni d'un moteur de 40cv, ils ont été secourus en haute mer. Après le sauvetage, des agents rattachés à l'UCRIF d'Almeria et à l'Agence européenne des frontières (FRONTEX) ont ouvert une enquête sur cette histoire.Rappelons que l'UCRIF est une force de la Police nationale espagnole, créée en 2001, dans les zones à forte concentration de crimes liés à l'immigration. Il est chargé d'enquêter sur des affaires telles que la traite des êtres humains, l'exploitation sexuelle et les crimes contre les droits des travailleurs et l'exploitation par le travail. L'enquête diligentée, dans ces cas, à l'exemple de l'embarcation algérienne, révèle, dans la plupart des cas, que les responsables du navire sont membres de réseaux organisés de passeurs qui font de l'immigration illégale en mer Méditerranée leur modus vivendi.
Les investigations ainsi que les interrogatoires des membres d'équipage du bateau, ont permis aux agents d'identifier celui qui a été arrêté comme étant l'organisateur du voyage, à partir des côtes algériennes.
Après avoir encaissé le prix de la traversée, il devait les acheminer vers l'Espagne, en étant responsable des systèmes de guidage et de navigation de l'embarcation. Il a également été déterminé que les passagers ont été mis sérieusement en danger par le passeur, lors du trajet d'environ 100 miles marins.
Mais le plus grave et, selon l'enquête, 12 ‘harraga' ont disparu pendant le voyage, perdus en raison de «l'état de nervosité qui s'est installé dans le semi-rigide qui a été envahi en partie par l'eau de mer». Le détenu a été traduit en justice en tant qu'auteur présumé d'un crime contre les droits des citoyens étrangers.
Au cours de l'année 2017, un total de 200 navires avec plus de 4.000 personnes à bord ont été secourus sur les côtes d'Almeria, alors que 20 personnes ont été arrêtées, au cours de la même année, pour avoir organisé des traversées illégales dont une majorité a été emprisonnée pour des crimes contre les droits des citoyens étrangers. En mai dernier, la Police espagnole avait arrêté un Algérien, âgé de 33 ans, membre présumé d'un réseau criminel, impliqué dans l'introduction illégale, en Espagne, d'immigrants algériens en échange de 500 euros chacun. Le 13 avril passé, 4 paters ont été interceptés à proximité de Cabo de Palos, à leur bord 41 ‘harraga' sains et saufs. Mais bien avant leur arrivée, la Brigade des étrangers et des frontières de la police de Carthagène a enquêté pour identifier les organisateurs de ce voyage, déterminant la plage d'embarcation, à proximité de Mostaganem, et l'itinéraire utilisé. Le mis en cause, en plus d'encaisser les frais convenus du voyage auprès des immigrants, leur a indiqué les places exactes qu'ils devaient occuper, tout en leur donnant des instructions sur la façon de se comporter en cas de survenue d'un danger en mer, ou ce qu'ils doivent dire s'ils sont interceptés par la police espagnole. Sachant que son bateau allait être intercepté, le passeur a éteint le moteur, a quitté le poste de patron et s'est «camouflé» parmi les autres voyageurs.
En 2015, 10 Algériens soupçonnés d'avoir fait «entrer en Espagne des dizaines d'immigrants arrivés» sur des bateaux de fortune ont été arrêtés à Almeria et Murcie.
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Posté Le : 12/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com