Alors que plus de 2 tonnes de cannabis ont été saisies en 2006

65 cas avérés de corruption recensés par la douane algérienne Invité hier de l’émission «En toute franchise» de la chaîne III, l’inspecteur général des douanes a souligné que plus de 2 tonnes de cannabis ont été saisies en 2006 et 65 cas avérés de corruption recensés la même année. Mahreche Abdelmadjid tirait ainsi la sonnette d’alarme sur le développement très rapide du phénomène de la contrebande, notamment à l’Est et à l’Ouest du pays. En plus du trafic des carburants, des pièces détachées et autres produits de large consommation, celui de drogue affiche toujours, selon lui, des proportions inquiétantes. Il dira que, rien qu’en 2006, plus de 2 tonnes de cannabis ont été saisies alors qu’en 2004 et 2005 ses services ont enregistré la saisie de, respectivement, 10 et 6 tonnes. Au sujet du phénomène de la corruption qui gangrène son secteur, l’adjoint de Bouderbala temporise avant de reconnaître que ses services de contrôle ont mis la main durant l’année 2006 sur 65 cas avérés, en augmentation de presque de moitié par rapport à 2005. Ce qui a d’ailleurs poussé le directeur général de la douane à placer l’année 2007/2008 comme l’année du renforcement de l’éthique. D’autant plus que, soutient l’inspecteur général, la douane algérienne a adopté le programme de lutte contre la corruption tracé par l’organisation mondiale des douanes (OMD). Des actions concrètes, a-t-il indiqué, ont été mises en œuvre pour endiguer ce phénomène, entre autres l’atomisation de la gestion, évitant tout contact humain par la généralisation de l’outil informatique, le développement de la gestion transparente à travers des campagnes de sensibilisation et, enfin, le renforcement du dispositif répressif à l’égard des faits de corruption, en instruisant des enquêtes internes. La direction générale des douanes, précise-t-il, est prête à recevoir toutes sortes de doléances, même des lettres anonymes pour démasquer les douaniers corrompus. Pour toutes ces tâches, de grande importance, qui l’attendent, la douane algérienne, en partenariat avec les organismes internationaux (FMI, BM, OMD), se modernise donc de plus en plus. Des moyens humains et matériels sont mis à sa disposition pour effectuer ce saut qualitatif à l’ère de l’économie mondialisée et des phénomènes transnationaux. En plus de l’appui dont elle bénéficie avec d’autres forces de sécurité, notamment au niveau des frontières Est et Ouest (barrages mixtes, opérations combinées…), la douane algérienne s’est dotée également pour la première fois de trois hélicoptères de surveillance aérienne pour les immenses régions du sud et de véhicules tout terrain pour faire face aux contrebandiers. D’autre part, la douane algérienne, affirme Mahreche Abdelmadjid, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, en introduisant notamment des brigades spécialisées pour la lutte contre le trafic des pièces archéologiques, en particulier au Hoggar et au Tassili. Parallèlement, dans le cadre de ses missions économiques, visant à accompagner les investisseurs et les entreprises, elle a mis en place un système de gestion de risque de toutes les marchandises qui transitent au niveau des ports, en instituant les circuits vert, orange et rouge pour l’amélioration du contrôle douanier. Actuellement, la douane algérienne, d’après l’inspecteur général, effectue pratiquement 85% de contrôle physique, loin derrière les normes internationaux qui se situent à seulement 5%. Quant au dédouanement qui a été de tout temps décrié en raison de ces retards engendrant des surcoûts que le citoyen paye, la douane, dans son plan de modernisation, voulait réduire les délais et aboutir à de véritables records. En cela, elle tend, explique Mahreche, à se mettre au niveau par rapport aux critères d’un des organismes appartenant à la BM qui place le délai de dédouanement des marchandises comme étant l’un des critères qui concourent à l’amélioration du climat des affaires. L’Algérie a gagné, d’après lui, quelques places, passant de la 132è à la 116è au niveau mondial.