À son arrivée jeudi à Damas, l'émissaire onusien n'a pas hésité à mettre l'accent sur la 'gravité" de la situation en Syrie.
En attendant de rencontrer aujourd'hui le président syrien Bachar al-Assad, le nouvel émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est entretenu hier après-midi à Damas avec les représentants de l'opposition tolérée par le régime.
L'Algérien, qui a débuté jeudi sa première visite dans ce pays en crise, a rencontré une délégation du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. 'Nous coopérerons avec M. Brahimi, car la violence a atteint des niveaux (inouïs) et le peuple syrien souffre des tueries, des destructions et de l'exil", a déclaré Hassan Abdel Azim, porte-parole du CCCND, toléré par le régime.
À son arrivée à Damas, M. Brahimi avait estimé que la crise syrienne 's'aggravait", selon des propos rapportés par l'agence officielle Sana. Jeudi, il a déblayé le terrain de ses entretiens avec Bachar al-Assad par un tour de table des pistes possibles à l'ouverture d'un processus de normalisation en Syrie avec le chef de la diplomatie Walid Mouallem, au terme duquel il a affirmé que 'le bien-être et la sécurité du peuple syrien étaient sa première priorité". Son interlocuteur s'était, pour sa part, déclaré confiant, soulignant que Lakhdar Brahimi est 'à même de comprendre les développements de la crise et la manière de régler les problèmes malgré les complications". Constatant que toutes les parties syriennes et internationales sont au moins d'accord pour souligner la nécessité d'arrêter l'effusion de sang, le diplomate algérien se serait-il donné toutes les chances de réussir là où son prédécesseur, pourtant aguerri également en matière de médiation, a échoué ' Toujours est-il que depuis sa désignation, le 1er septembre, Lakhdar Brahimi avance comme sur un parterre semé d'explosifs. Le conflit armé en Syrie ne donne aucun signe de répit et les scènes, régionale et internationale, sont également pavées de pièges.
Le pays faisant l'objet de mille et une convoitises. Lakhdar Brahimi doit certainement compter sur la baraka qui avait auréolé sa mission semblable dans le Liban voisin de la Syrie dans les années 1980. La Russie, l'atout du régime syrien, fonde également ses espoirs d'un 'Taëf pour la Syrie" pour sortir du bourbier diplomatique dans lequel elle s'est plongée.
Vieux loup de la diplomatie de coulisses, ex-numéro deux de la Ligue arabe puis sherpa et envoyé spécial dans divers cabinets de secrétariats généraux des Nations unies, Lakhdar Brahimi a inauguré sa nouvelle mission dans la capitale égyptienne par une rencontre avec le SG de la Ligue arabe et des entretiens avec le président égyptien Mohamed Morsi qui, lui, manifestant ouvertement l'intention de prendre une place importante sur la scène régionale et mondiale, s'est totalement aligné sur la posture occidentale, exigeant le départ de Bachar al-Assad.
Le diplomate algérien s'est rendu également au Qatar, escale incontournable depuis le Printemps arabe, où il s'est entretenu avec le premier ministre qatari, cheikh Hamad ben Jassem, président du comité de la Ligue arabe sur la Syrie. Et, apparemment, le diplomate algérien chargé de mission de l'ONU et de la Ligue arabe n'arrange pas tout le monde. Parallèlement à l'entame de sa mission, une réunion d'un 'groupe de contact sur la Syrie" se tenait au Caire ! Ce groupe, proposé par le président égyptien à Téhéran lors du sommet des non-alignés contient le Caire, Riyad, Ankara et Téhéran, dont les trois premiers membres réclament la destitution de Bachar al-Assad. Le raïs islamiste égyptien l'a encore martelé à Bruxelles en annonçant une réunion ministérielle de son groupe dans les prochains jours. L'Egypte islamiste ne cherche-t-elle pas à torpiller la mission du diplomate algérien '
D. B
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Posté Le : 15/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Bouatta
Source : www.liberte-algerie.com