Algérie

Alors que les PME ont du mal à se financer



Les banques dorment sur 14 milliards de dollars A ce jour, seules 300.000 PME sont recensées sur tout le territoire national et les pouvoirs publics ambitionnent d’atteindre le double à court terme. Mais, cette ambition parait illusoire à cause des problèmes de financement. L’ambition des pouvoirs publics est ainsi freinée malgré la mise en place de certaines mesures d’accompagnement du système financier, à savoir le Fonds de garantie et la Caisse de garantie de crédit. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III, Saïd Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNCPP), a jeté la balle dans le camp des banques qui ne veulent pas, selon lui, jouer le jeu. Pourtant, précise-t-il, les banques publiques détiennent à elles seules pratiquement 14 milliards de dollars. Cette frilosité des banques à l’égard des petites et moyennes entreprises qui frise, d’après Bensaci, le blocage, est étroitement liée au facteur risque. Pour remédier à la situation, le président du CNCPP a pensé à de nouveaux mécanismes financiers, comme la création d’une banque d’investissement spécialisée dans la PME. Mais là encore, il faudrait préparer tout l’arsenal juridique, ou bien encore créer une caisse mutualiste. Toujours est-il, les conditions de l’environnement ne se prêtent pas tellement à la création de nouvelles entreprises. En plus de la fiabilité des dossiers présentés pour l’obtention des crédits et la formation du personnel qualifié pour ce genre de situation. Il n’en demeure pas moins que les petits investisseurs ont du mal à se faire accompagner par ces établissements financiers publics. Même au sein du gouvernement, on remet en cause le principe de la mise à niveau. A ce propos, les observateurs estiment qu’«on est en train de faire machine arrière et (qu’)il y a eu erreur de stratégie». Le président du conseil consultatif pour la promotion de la PME n’adhère cependant pas à cette thèse. Selon lui, il y a eu deux programmes de mise à niveau. Le premier, financé par l’ONUDI, a été initié au niveau du ministère de l’Industrie à la suite de la restructuration des entreprises. Le second a été initié par le ministère de l’Industrie avec le programme Meda. Seulement, Saïd Bensaci a reconnu que c’est nettement insuffisant pour un pays comme l’Algérie qui n’a mis à niveau que 450 entreprises. Aux assises de l’industrie, le premier responsable du CNCPP désigné en sa qualité de modérateur de la commission de mise à niveau a recommandé à ce «que toutes les entreprises éligibles soient touchées par les programmes de mise à niveau sans aucune distinction» et que «les investissements matériels et immatériels soit pris en compte». Il a également recommandé la mise sur pied d’un organe centralisateur, genre observatoire, qui permettrait de faire des évaluations et d’aller un peu plus loin dans cette mise à niveau. En tous les cas, et vu le constat actuel, Bensaci a avoué que cela reste vraiment très maigre. Pour y remédier, il est nécessaire de lever toutes les contraintes qui pèsent sur les PME en matière de financement, de foncier et d’environnement bureaucratique. Surtout qu’une enveloppe financière est dégagée, avoisinant les 500 millions de dollars, pour mettre à niveau toutes les entreprises, une enveloppe qui reste tout de même à ses yeux peu importante. Dans une seconde phase, Bensaci a suggéré de trouver au plus vite des créneaux porteurs ou des filières intéressantes aux PME pour les faire sortir de leur anonymat. La sous-traitance en est, d’après lui, le meilleur moyen pour booster la création d’une multitude de petites PME intégrées dans le tissu industriel, tirées par les capitaines de l’industrie et les groupes ou les pôles énergétiques, notamment dans le Sud.




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