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Alors que les manifestations se poursuivent en Egypte



La justice égyptienne s'est officiellement saisi du dossier de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi en vue de le juger pour son évasion de la prison de Wadi El-Natroune. Cet état de fait intervient avec la poursuite des arrestations dans le camp des Frères musulmans et des manifestations grandioses organisées par les mouvements islamistes en Egypte.Le procureur général a officiellement transmis le dossier de Mohamed Morsi pour y être jugé sur l'affaire de son évasion de la prison de Wadi El-Natroune. En 2011, Mohamed Morsi a profité des événements du soulèvement populaire par lequel Hosni Moubarak a été évincé pour s'échapper de la prison en compagnie de 34 autres prisonniers. A l'époque, l'évasion a été suivie par le vol des assaillants d'une grande quantité d'armes se trouvant dans les prisons. Mohamed Morsi a été poussé à s'enfuir par des membres du mouvement Hamas. Selon un juge, des combattants du Hamas et du Hezbollah avaient pénétré Egypte en utilisant ces tunnels le 28 janvier 2011. Hier vendredi, un poste de contrôle routier a été attaqué au lance-roquettes. Le bilan est lourd, un policier a été tué et un autre grièvement blessé. Jeudi, un copte a été retrouvé décapité. Un jour plus tôt, c'est une fillette qui avait trouvé la mort dans l'attaque d'un véhicule d'un haut gradé égyptien. La liste macabre s'allonge de jour en jour, sans pour autant que l'état d'urgence ne soit décrété par l'armée. Hier, des milliers de manifestants pro Morsi ont pris d'assaut les rues de la Capitale et d'autres villes, exigeant le retour de leur président. Les anti-Morsi avaient également prévu une démonstration de force sur la place Tahrir, en fin de journée, à l'occasion de la rupture du jeûne. A la mi-journée, la foule était déjà très nombreuse devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le quartier de Nasr City, que des partisans du président déchu occupent depuis deux semaines. Un coran dans une main, un drapeau égyptien dans l'autre, les manifestants islamistes, venus de diverses régions, ont fustigé l'armée et réaffirmé leur allégeance à Mohamed Morsi. «Je suis convaincu que Morsi va retrouver son poste. Toute injustice a une fin», a déclaré un responsable islamiste. Hier encore, l'Allemagne s'est permis de s'ingérer les affaires intérieures de l'Egypte demandant aux militaires de mettre «fin à toutes les mesures limitant la liberté de mouvement de Mohamed Morsi. A quelques kilomètres de là, l'emblématique place Tahrir était quasi-vide, sous le soleil écrasant d'été, seuls quelques douzaines de manifestants écoutaient un prêche. Le grand rendez-vous était fixé pour la tombée du jour. «Avec la chaleur et le Ramadhan, les gens restent chez eux durant la journée. Mais ce soir, ils vont venir par milliers pour l'iftar (rupture du jeûne) commun», a déclaré à un jeune révolutionnaire. Cette double démonstration de force dans la rue fait craindre de nouvelles violences, après celles qui ont fait une centaine de morts depuis le renversement de Mohamed Morsi, accusé d'avoir trahi les idéaux de la révolte contre Hosni Moubarak, de n'avoir pas su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de la confrérie. Les tractations pour former un gouvernement sous la direction du Premier ministre désigné en début de semaine, Hazem al-Beblawi, se poursuivent. La première mission d'Al-Beblawi est de maintenir sur les rails le processus de transition politique édicté par le président intérimaire Adly Mansour, qui prévoit notamment l'adoption d'une nouvelle Constitution et la tenue de législatives d'ici début 2014. Ce cadre institutionnel a été rejeté par les islamistes, et il est critiqué par les laïcs anti-Morsi. Depuis le renversement de Mohamed Morsi, plusieurs pays du Golfe ont décidé de venir en aide à l'économie égyptienne. Un montant de 5 milliards de dollars a été alloué par l'Arabie Saoudite. Cette aide se compose d'un dépôt, sans intérêt, de 2 milliards de dollars à la Banque centrale, d'un don de 1 milliard de dollars et de l'équivalent de 2 milliards en produits pétrolier et gazier. Le ministre des Finances saoudien, Ibrahim Al-Assaf, a précisé que l'aide, décidée par le roi Abdallah, était destinée à «soutenir l'économie de l'Egypte face aux défis que rencontre ce pays». L'Arabie Saoudite a favorablement accueilli la destitution la semaine dernière de M. Morsi, le roi Abdallah étant le premier chef d'Etat étranger à féliciter le président par intérim Adli Mansour quelques heures à peine après sa nomination. Pour leur part, les Emirats arabes unis ont annoncé mardi une assistance à l'Egypte de 3 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros), dont un don de 1 milliard de dollars et d'un dépôt, sans intérêt, de 2 milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne. Le responsable émirati s'est rendu au Caire à la tête d'une importante délégation de son pays pour rencontrer Adli Mansour, en affirmant la solidité des relations entre les deux pays.


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