Algérie

ALORS QUE LES ETUDIANTS EN DROIT CAMPENT SUR LEURS POSITIONS La direction de la faculté et le recteur de l'université de Bouira s'expliquent



ALORS QUE LES ETUDIANTS EN DROIT CAMPENT SUR LEURS POSITIONS La direction de la faculté et le recteur de l'université de Bouira s'expliquent
La faculté de droit et des sciences politiques a entamé, dimanche, sa quatrième semaine de grève. Les étudiants arrivés en fin du premier cycle 600 dans le système classique et 117 dans le LMD revendiquent toujours plus de spécialités, et ce, selon leurs dires, afin de permettre au plus grand nombre de poursuivre leurs études en master 1.
Le directeur de la faculté, M. Aissaoui Mohamed, qui nous a reçu, a tenu d'abord à apporter deux précisions à notre article publié la semaine dernière. La première concerne le nombre d'étudiants en grève. Ils sont selon lui 2 500 et non 4 000 comme rapporté dans l'article. Il tient ensuite à réfuter l'information selon laquelle il aurait transmis des dossiers d'étudiants à la police. «Bien au contraire, j'ai toujours favorisé le dialogue en laissant les portes ouvertes», dira-t-il. Cela dit, M. Aissaoui dira que durant les différentes rencontres qu'il a eues avec les représentants des étudiants, il n'a cessé de leur rappeler certaines réalités. Tout d'abord que l'ouverture de nouvelles spécialités reste toujours tributaire de la disponibilité de professeurs ou de maîtres de conférences pour encadrer les groupes d'étudiants appelés à préparer le master et, partant, le doctorat dans cette spécialité. Actuellement, a-t-il tenu à souligner, il existe deux maîtres de conférences qui ont accepté de prendre en charge deux spécialités avec un maximum d'étudiants pour le master 1. Durant l'année en cours, un autre maître de conférences sera disponible et prendra à son tour en charge une troisième spécialité. De son côté, le recteur de l'université, M. Abadlia que nous avons également rencontré, est revenu sur les quotas que les étudiants craignent de voir instaurés en faveur du système LMD au détriment du classique. Aussi, le recteur a tenu à rassurer les étudiants que seuls ceux ayant obtenu les meilleures notes, sans distinction entre l'ancien et le nouveau système, seront retenus, tout en rappelant que les étudiants qui avaient opté pour le système classique l'avaient fait de leur propre gré et, par conséquent, savaient que la poursuite des études passerait à travers les concours du magister dont les postes sont toujours limités. Malgré ces choix antérieurs, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en personne a, dira le recteur de l'université de Bouira, accepté d'inclure les étudiants du système classique dans le LMD. Concernant les revendications portant sur le passage systématique vers le master, M. Abadlia a rappelé aux représentants des étudiants, lors des différentes rencontres qu'il avait organisées avec eux, que de par le monde et pour ne pas laisser la médiocrité régner au sein de l'université, le master est ouvert aux étudiants possédant des atouts et un profil, c'est-à-dire de meilleurs notes pour la préparation du doctorat. En outre, il a rappelé aux étudiants que la commission pédagogique, composée de professeurs et de maîtres de conférences, est souveraine et la seule habilitée à admettre un étudiant pour le master ou le refuser, et ce, sur la base d'une évaluation globale des trois années. «Aucune autre personne, pas même le ministre, ne pourra imposer un étudiant pour le master si la commission juge que celui-ci n'est pas apte à le faire»,h dira-t-il. Par ailleurs, le recteur de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira a rappelé que l'ouverture des spécialités tant dans la filière droit et sciences politiques que dans les autres filières est tributaire de deux facteurs : l'encadrement en enseignants de rang magistral et la disponibilité des salles devant abriter ces nouvelles spécialités. Pour le deuxième volet, le recteur reste optimiste avec le lancement au niveau du nouveau pôle scientifique de Bouira de 9 000 places pédagogiques, alors que pour le premier volet, le recteur rappelle que cela dépend beaucoup plus des enseignants eux-mêmes qui sont libres de venir ou pas à Bouira. De plus, ceux qui sont sur place ne pourront pas assumer le même nombre chaque année puisque les étudiants inscrits en M1 et qui sont suivis par ces maîtres de conférences le seront toujours pour le M2 et partant, les maîtres de conférences ne pourront plus assurer l'encadrement du double d'étudiants. Malgré toutes ces explications, les étudiants continuent à camper sur leurs positions. Dimanche, le recteur de l'université qui s'est aperçu que les étudiants grévistes parlaient au nom de l'UNJA dira que cette grève est illégale puisque menée par un mouvement non reconnu par le ministère de l'Enseignement supérieur. «À ma connaissance, au niveau du ministère, il y a huit mouvements estudiantins qui sont reconnus mais l'UNJA n'y figure pas. Cependant, et pour ne léser personne, nous avons envoyé une correspondance au ministère et nous attendons la réponse pour ce soir», dira le recteur qui affirme que pour le moment «je considère cette grève comme illégale ».


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