Des sinistrés toujours dans des chalets
Lorsque l?on voit des déplacés de Riadh El Feth occuper toujours les chalets de Salembier aux Eucalyptus, on ne peut qu?être sceptique quant aux déclarations du ministre de l?Habitat ». Les propos sont ceux des occupants des chalets après le séisme qui désespèrent d?être relogés. « Ceux qui résident avec moi n?y croient pas trop. D?ailleurs, beaucoup ont préféré partir. A trop vouloir satisfaire tout le monde, on se met à dos l?ensemble des occupants de ces chalets qui sont moins bruyants que ceux des bidonvilles », s?indigne Youcef, un résidant d?un chalet à Bordj El Kiffan. Les pouvoirs publics ne font pas cas des occupants de ces chalets qui tombent en ruine puisque ne pouvant durer longtemps, relève-t-il, en brandissant une déclaration sur laquelle on peut lire : l?occupant sera relogé au plus tard dans les 18 mois. Selon Youcef, plusieurs familles ont préféré ne pas les occuper, en décidant de les louer même sous peine d?être poursuivies en justice « par ceux-là mêmes qui la piétinent », insiste-t-il. A Bordj El Kiffan, à Bateau Cassé à Aïn El Kahla (Heuraoua), aux Castors aux Ondines (Bordj El Bahri) ou encore à Dergana, Aïn Taya, Rouiba et à Beni Messous, les sinistrés clament d?une seule voix qu?ils sont les oubliés de la République. Ceux qui y résident ne sont pas seulement des sinistrés du séisme de mai 2003 et ils ne sont pas d?une même région. « Les sinistrés de Boumerdès ont fait valoir leurs droits, d?ailleurs. La wilaya a relogé le gros des sinistrés au lendemain de la catastrophe », relève Ali, occupant avec sa mère d?« un taudis » à Bordj El Bahri en parlant des problèmes de santé de ses enfants dus à la situation de vie lamentable dans les chalets. Nouredine Moussa s?est voulu pourtant rassurant en déclarant mercredi dernier que les occupants de ces habitations, parmi lesquels s?ajoutent les sinistrés des inondations de novembre 2001, seront sur les listes des programmes des logements sociaux de la wilaya. L?Etat en fait sa priorité, insiste-t-il en marge de sa visite d?inspection sur les chantiers de son secteur. Battant en brèche les affirmations du wali d?Alger M. Addou et de ses subordonnés, Youcef relève qu?il y a « toujours des sinistrés dans les chalets de la honte depuis quatre ans. » Pour lui, cette situation est un camouflet à ceux qui assurent que tous les sinistrés des catastrophes ont bénéficié d?un logement décent. « C?est tout le contraire lorsqu?on sait que des occupants des bidonvilles, qui portent un coup fatal aux lois de la République, ont pu en bénéficier », relève-t-il. M. Moussa fera remarquer concernant les sites des baraquements devenus des viviers de la subversion, que l?Etat ne saura les privilégier dans les programmes de relogement. « Ils peuvent aller vers d?autres formules », fait-il entendre. Il est à noter que la capitale s?est arrogé la part du lion concernant le programme « du million de logements » prévu, avec pas moins de 10% de l?ensemble des logements, indique-t-il. Ainsi, elle a pu bénéficier de pas moins de 34 000 logements sociaux locatifs, de 20 000 logements sociaux participatifs ainsi que de 22 000 logements AADL. 10 000 unités ont été réceptionnées les années précédentes, 19 000 sont en cours de réalisation alors que 7000 logements seront achevés au cours de cette année. Le ministre relève que des problèmes ont été rencontrés à cause « de la rareté du foncier et de l?inexistence d?entrepreneur capables de mener à terme les projets. » « Aussi, la réalisation de 2000 logements accuse des retards, mais nous les reprendrons en main prochainement », conclut-il.
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Posté Le : 03/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com