Algérie

Alors que le torchon brûle entre le syndicat et la direction générale : Les travailleurs contractuels paralysent le complexe d'El Hadjar



Non à la hogra», «Non à l'exploitation», tels étaient, hier, les slogans de plusieurs centaines de travailleurs de Sider El Hadjar Annaba, recrutés dans le cadre des différents dispositifs de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés (CTA) et d'autres en contrats à durée déterminée (CDD). En effet, la colère des jeunes protestataires était telle, que plusieurs ateliers, dont le haut fourneau (HF), l'ACO 1 et la PMA ont été paralysés.Pour ce faire, les jeunes contestataires ont bloqué le rail en amont qui mène du haut fourneau jusqu'aux ateliers en aval. La production de l'acier a été suspendue à partir de l'après-midi. Contactés, plusieurs d'entre eux n'ont pas hésité à dénoncer la direction générale qui, pour elle, leur cas ne représente pas une priorité. «La priorité est accordée au fils d'un magistrat qui a été recruté et confirmé dans son poste de travail, comme par enchantement, en un temps record.
Cette même priorité concerne une vingtaine d'autres qui ont été recrutés dans le cadre de la police interne, alors que la sécurité de l'entreprise est assurée par les éléments de la SGS, une filiale du groupe Sider. Quant à nous, nous n'avons pas le droit d'intégrer le syndicat ni d'être confirmés dans nos postes de travail après la période d'essai. Y a-t-il une injustice aussi flagrante que celle-ci '» s'insurgent les jeunes diplômés concernés.
Défendant la cause de cette catégorie précaire de travailleurs qui compte plus de 1000 sidérurgistes, le syndicat a pris hier attache avec Chemseddine Maatallah, le PDG de Sider El Hadjar, pour aborder leurs problèmes. Le partenaire social a essuyé une sèche rebuffade, selon le syndicat, qui s'est fendu d'un communiqué très critique à l'encontre du PDG. «Notre complexe sidérurgique est actuellement dans une situation catastrophique, suite aux nombreux scandales. Ces derniers ont impacté sévèrement le label de Sider El Hadjar, au niveau national et même international, d'autant plus que ses produits ne répondent plus à la qualité requise par les clients de l'entreprise.
Regrettable à plus d'un titre, cela est malheureusement dû à la mauvaise gestion, au moment où l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens financiers pour remettre sur pied ce fleuron de l'industrie nationale», se désole Djamaia Riad, le nouveau secrétaire général du syndicat de l'entreprise.
Et de regretter : «Placée en cette administration, la confiance de l'Etat n'a pas eu l'écho escompté. En effet, la direction générale de Sider El Hadjar a troqué le management efficient et la bonne gestion de l'entreprise contre ses intérêts personnels où, impuissants, les sidérurgistes assistent à des promotions aléatoires, la confirmation illégale des employés dans leur poste de travail, le copinage et surtout la marginalisation des cadres compétents. Devant ce fait accompli, imposé par l'administration de Sider El Hadjar, nous sommes en droit de nous interroger sur l'avenir de notre complexe.»
Ainsi, le torchon brûle entre le syndicat et la direction générale de Sider El Hadjar, et cette entreprise est depuis quelques mois dans l'?il du cyclone. Elle fait face à un sérieux problème de la qualité de ses produits sidérurgiques, qui donnait une dégradation malgré la certification ISO 9001 version 2015. Il en est ainsi de la commande de 15 000 tonnes de bobines par le président du groupe ETRHB, Ali Haddad. Ce dernier aurait rejeté 2000 tonnes sur une première livraison de 3000 tonnes.
Ce qui a mis dans l'embarras le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, et ses collaborateurs, dont le chef de la division de participation qui est un administrateur au conseil d'administration (CA) de Sider El Hadjar. Déclarées également non conformes, près de 15 000 autres tonnes de brames en acier sont actuellement transférées, sur ordre de la direction générale, à l'entreprise de récupération Fersid et à l'atelier de l'aciérie à oxygène n°1 à l'effet d'être découpées et transformées en rebuts.
Le climat social délétère qui plane sur le complexe et le harcèlement des cadres syndicaux sont aussi d'autres sérieux problèmes, ce qui présage une détérioration latente du climat social dans cette entreprise qui compte plus de 4600 travailleurs.
Rappelons que Sider El Hadjar est actuellement au c?ur d'une enquête, déclenchée par la brigade économique relevant du groupement de la Gendarmerie nationale de Annaba.
Sept dossiers ayant trait à des marchés, conclus de gré à gré, sont sur le bureau des investigateurs, dont le dernier a été scellé cet été et signé par l'actuel PDG de Sider El Hadjar.
A suivre?


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