Le secteur des transports s'engouffre dans l'anarchie totale à Oran. Les
usagers sont dans le cÅ“ur de la tourmente. Ils sont trimballés d'un bus à l'autre,
agressés verbalement et parfois physiquement, victimes des pickpockets et
arnaqués par des chauffeurs de taxis sans scrupules. Dans ce dangereux désordre,
la direction, responsable de ce secteur névralgique, est aux abonnés absents. Tout
le monde a constaté, sans aucun doute, la grave dégradation des prestations de
services des taxis à Oran. Le nombre des sociétés de taxis va certes crescendo
mais au détriment de la qualité de services. Les usagers se plaignent
généralement des chauffeurs des nouvelles sociétés privées de taxis du tissu
urbain. Les droits des usagers sont totalement bafoués par les chauffeurs de
taxis qui ne respectent aucune règle de bonne conduite.
La scène se passe à Oran Est : un jeune couple, avec deux enfants en bas
âge, hèle un premier taxi inoccupé. Le chauffeur ne daigne même pas s'arrêter. Il
réduit sa vitesse et apostrophe vulgairement le père de famille : «wine !». L'homme un peu désabusé répond : «centre-ville». Le
chauffeur de taxi accélère tout en agitant sa main droite pour dire non. Un
deuxième, un troisième puis un quatrième taxi, tous sont bien sûr inoccupés. A
Chaque fois c'est la même scène qui se reproduit. La famille est laissée en
rade sous un soleil de plomb. Au bout d'une demi-heure, le père de famille
décide de changer de stratégie. Il hèle un taxi sans préciser la destination. Enfin
un taxi s'arrête. La famille monte à bord. «wine?», lance le chauffeur. «Centre-ville», rétorque
l'usager. «Ah ! Si je savais que vous alliez au centre-ville je ne me serais
jamais arrêté. La circulation est infernale à cette heure de la journée. Je
peux vous déposer seulement près du lycée Lotfi», déclare le chauffeur. «Lycée
Lotfi…mais c'est loin khouya. Je veux aller au
boulevard de la Soummam».
Après plusieurs tractations, le chauffeur accepte. «Je vais vous faire une
faveur pour tes deux enfants. Je te dépose à Front de mer», déclare le «taxieur». Et pourtant la réglementation est claire : un
taxi en service ne doit pas vous refuser la prise en charge, sauf s'il est
occupé. Le père de famille cède finalement à la volonté du chauffeur de taxi. La
voiture démarre. Le calvaire de cette famille n'est cependant pas fini. Au lieu
de prendre le chemin le plus direct, le «taxieur»
fait un long détour pour rejoindre le boulevard de l'ALN.
Il serre à droite et roule à vitesse réduite dans l'espoir d'embarquer d'autres
clients. A chaque fois que quelqu'un lève la main, le taxi freine énergiquement
sans se soucier du bien-être de ses clients. Finalement, la petite famille
arrive à bon port. «Combien?», s'interroge le père de famille. «120 dinars !», rétorque
le chauffard.
Le client résigné paye la course. Il descend en colère du taxi. Il
s'adresse à sa femme : «Je prends régulièrement ce trajet. Le tarif de la
course ne dépasse guère les 80 dinars». Le chauffeur de taxi doit en fait
prendre le chemin le plus direct, ou alors suivre le trajet indiqué par le
client. La mésaventure de cette petite famille n'est pas une exception mais
elle tend à devenir la règle dans un secteur livré à l'anarchie. Les clients
des taxis ne cessent de se plaindre des «tarifs abusifs» affichés par les
compteurs électroniques pour des courses de courte distance. La quasi-totalité
des plaintes des usagers concernent les chauffeurs de certaines sociétés de
taxis privées qui recourent à des moyens détournés pour surtaxer leurs services.
Les sociétés de taxis appliquent le «système de quotas» à leurs chauffeurs qui
sont contraints de ramener quotidiennement des recettes entre 1.500 et 2.000
dinars. Les dysfonctionnements des compteurs électroniques sont à l'origine de
plusieurs prises de becs entre «taxieurs» et clients.
Une situation due à une concurrence acharnée et aux conditions difficiles
dans lesquelles exercent les chauffeurs des sociétés
privées de taxis qui obligent leurs personnels à verser des recettes
quotidiennes, avant de prendre leur bénéfice. Les usagers se plaignent
également des comportements inadmissibles de certains chauffeurs de taxis qui
manquent terriblement de professionnalisme.
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Posté Le : 10/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com