Alors que la Russie fait état de risques de pénuries d’antirétroviraux

Des séropositifs dénoncent un manque d’aide médicale Des séropositifs venus des républiques caucasiennes du Daguestan, de Kabardino-Balkarie, de Tchétchénie se sont rassemblés hier à Rostov-sur-le-Don (sud) pour rendre hommage aux victimes du sida et manifester contre un manque de traitement efficace dans le sud du pays. Ils sont venus pour parler de leurs problèmes qui sont loin d’être réglées, malgré l’adoption d’un nouveau programme gouvernemental de lutte contre le sida, avec un financement important. L’Etat russe prévoit de verser cette année près de 7,2 milliards de roubles (206 millions d’euros) à la lutte contre le sida, soit deux fois plus que l’année dernière. Les militants préparaient hier soir une manifestation à Rostov-sur-le-Don, «capitale» du sud de la Russie, à l’occasion d’une journée mondiale de commémoration des victimes du sida, célébrée chaque année, le troisième hier dans plus de 100 pays. De telles manifestations sont rares en Russie, où sévit une discrimination envers les séropositifs. Certains séropositifs renoncent au traitement, ignorant qu’ils risquent de voir se développer dans leur organisme une forme du virus résistante aux médicaments. «Les médecins ne le leur expliquent pas», affirme un séropositif. La Russie traverse une nouvelle montée de «l’épidémie de sida», avec près de 40.000 nouveaux séropositifs enregistrés l’année dernière, a affirmé la semaine dernière le directeur du Centre fédéral russe pour la prévention et la lutte contre le sida, Vadim Pokrovski. L’appel d’offres pour l’achat des médicaments antirétroviraux n’a été lancé que fin avril. Mais pour des raisons de procédure administrative, «ces médicaments ne seront accessibles qu’en septembre, alors que les stocks dans les régions seront épuisés fin mai». Au total, 402.000 Russes sont séropositifs, selon les derniers chiffres officiels, alors que leur nombre réel est estimé à près de 1,3 million selon des experts russes.