Alors que la planète compte près de 870 millions d'affamés: La moitié de la nourriture mondiale part à la poubelle

Près de la moitié de la nourriture produite chaque année dans le monde est gaspillée à cause de récoltes mal faites, de déficiences dans le stockage et le transport ou de l'irresponsabilité des distributeurs et des consommateurs. C'est ce qu'a révélé une récente étude de l'Institut du génie civil, basé à Londres. Au même moment, près de 870 millions de personnes, soit un habitant de la planète sur huit, souffraient de sous-alimentation chronique en 2010-2012, selon le dernier rapport sur la faim dans le monde diffusé en octobre dernier par les Nations unies. Près de quatre milliards de tonnes de nourriture sont produites chaque année sur la planète, mais 1,2 à 2 milliards ne seront jamais consommées, selon le rapport. "Un tel niveau de gaspillage est une tragédie qui ne peut continuer si nous voulons répondre avec succès et de manière durable à nos besoins alimentaires", lit-on dans l'étude. Dans les pays développés, l'efficacité des méthodes de production, de transport et de stockage signifie que le gaspillage est surtout dû au comportement des distributeurs et des consommateurs. Les distributeurs génèrent ainsi 1,6 million de tonnes de déchets alimentaires par an simplement en excluant les fruits et légumes comestibles qui ne remplissent pas exactement les critères de taille et d'apparence de l'industrie agroalimentaire. "Trente pour cent de ce qui est récolté dans les champs n'arrivera jamais sur le marché (essentiellement au supermarché) en raison de la sélection de la forme, de la qualité et de l'impossibilité à se conformer à des critères purement esthétiques", disent les auteurs du rapport. Pour ce qui est de la nourriture en supermarché, 30 à 50% de ce qui est acheté dans les pays développés seront jetés par les clients, la plupart du temps à cause de leur mauvaise compréhension des mentions "à consommer de préférence avant" et "date limite de consommation". La première est une indication de qualité, tandis que la seconde implique des risques pour la santé en cas de consommation après la date limite. A l'inverse, dans les pays moins développés d'Afrique subsaharienne ou d'Asie du Sud-Est, le gaspillage est davantage lié à des récoltes mal effectuées ou à de mauvaises conditions de stockage. En Asie du Sud-Est, par exemple, les pertes en production rizicole représentent entre 37 et 80% .