Alors que la Ligue arabe veut contourner le blocus anti-palestinien

Un nouveau Premier ministre pressenti Mohamed Al-Chbeir, ancien président de l’Université islamique de Ghaza est pressenti pour diriger un éventuel cabinet d’union nationale palestinien La création de ce gouver-nement a été relancée vendredi, après que l’actuel Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, a annoncé être prêt à s’effacer devant un chef de cabinet d’union nationale. Les islamistes palestiniens du Hamas et les nationalistes du Fatah ont donc engagé des pourparlers sur la répartition des ministères. Ismaïl Haniyeh, membre du Hamas et le président Mahmoud Abbas, qui dirige le Fatah, ont tous deux exprimé l’espoir que ce nouveau gouvernement puisse être formé d’ici deux semaines. Voilà des mois que les dirigeants palestiniens tentent de négocier la formation de ce cabinet élargi, mais les négociations ont échoué tandis que les territoires connaissaient des accès de violences interpalestiniennes.Ce remaniement vise à «gagner la confiance du peuple palestinien et la confiance du monde», selon Ahmed Koreï, ancien Premier ministre et membre de la délégation du Fatah. Et principalement à lever les sanctions décidées par les Occidentaux après l’investiture du gouvernement dirigé par le Hamas, en mars dernier. L’actuel Premier ministre a, d’ailleurs, dit avoir été informé par Mahmoud Abbas que des pays occidentaux étaient prêts à lever leur embargo quand ce gouvernement d’union nationale prendrait ses fonctions. A Washington, des responsables de l’administration Bush soulignent, toutefois, que la nouvelle équipe au pouvoir devra d’abord remplir les trois conditions énoncées par le Quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient: reconnaissance d’Israël, abandon de la violence et reconnaissance des accords intérimaires de paix conclus avec l’Etat juif. Mais à ce jour, le Hamas maintient qu’il ne reconnaîtra jamais l’Etat d’Israël et ne participera pas davantage à un gouvernement qui accepterait cette condition. Dès lors, on voit mal comment les conditions du Quartet, qui réunit les Etats-Unis, l’Union européenne, les Nations unies et la Russie, pourraient être acceptées par un futur cabinet palestinien. La Ligue arabe veut contourner le blocus occidental De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se sont réunis, hier, au Caire. Il s’agissait d’une session extraordinaire après la mort de 19 civils palestiniens dans le bombardement israélien de Beït Hanoun. Ils ont convenu de verser des fonds à destination de l’Autorité palestinienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a précisé que les banques arabes ne se soumettraient à aucune restriction. «Nous allons travailler ensemble pour garantir que toute l’aide sera versée aux Palestiniens». A noter également que l’ouverture des discussions techniques entre Hamas et Fatah coïncide avec l’arrivée d’Ehud Olmert à Washington pour une visite de quatre jours. Le Premier ministre israélien était reçu hier par George Bush.