Algérie

Alors que la grève générale se poursuit à Boumerdès.. Les avocats et les lycéens dans la rue



La grève générale se poursuit timidement dans certaines localités de Boumerdès, tandis que dans d'autres, elle est rigoureusement respectée, notamment à Laaziv et Issers, et ce au deuxième jour dudit mouvement. Bien qu'elle soit contestée, cette façon de manifester est, selon certains citoyens, un moyen pour faire pression sur le pouvoir en place, qui veut violer la volonté du peuple de choisir démocratiquement son destin. Les secteurs névralgiques étaient toujours paralysés par la grève des travailleurs, qui refusent de joindre leurs postes d'emploi, et préfèrent sortir à côté du peuple qui a dit basta au système en place, qui s'accroche au pouvoir par tous les moyens.Le centre de recherche et de développement de Sonatrach, Socothyd, Sonelgaz, notamment au niveau de Bordj Ménaeil et Boumerdès, l'ADE et certaines administrations publiques, étaient paralysées encore. Les transporteurs boudent toujours les dessertes intercommunales et se joignent massivement à la grève. Certains commerces, comme les alimentations générales, ont ouvert hier pour servir le citoyen. D'autres commerçants ouvrent uniquement à partir de 17h. Des appels sur les réseaux sociaux ont été lancés, justement pour demander l'ouverture partielle des alimentations générales à travers les villes, afin de ne pas pénaliser les petites bourses qui ne peuvent pas s'accommoder au mot d'ordre de la grève. Les buralistes sont fermés. Les journaux ont été distribués le premier jour de la grève, mais le deuxième jour, ceux qui ont ouvert ne les ont pas distribués.
Les journaux se faisaient monnaie rare. Des pertes considérables sont ressenties. Parallèlement, les avocats du bâtonnat de Boumerdès ont observé un sit-in devant le siège de la Cour de justice, pour dénoncer la violation de la Constitution et le non respect de la volonté populaire, pour un état de droit qui garantit les droits de l'homme et une vie décente. Munis de drapeaux nationaux et d'emblèmes Amazighs, les robes noires ont scandé des slogans anti-pouvoir et contre le 5e mandat.
Ils ont brandi des banderoles et des pancartes, sur lesquelles on pouvait lire «non au 5 mandat», «respectez la volonté du peuple», «le peuple est source de souveraineté», «nous sommes défenseurs de peuple», «nous sommes de ce peuple et avec le peuple», «respectez l'article 102 de la Constitution». « Nous sommes contre la violation de la loi fondamentale du pays par ceux qui sont censés la protéger, notamment le président du conseil constitutionnel, qui a accepté la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, avec un dossier douteux présentant un certificat médical douteux. Belaiz, qui était lui aussi magistrat, est responsable de ce viol, et il est devant une responsabilité historique. Les conditions formelles sont claires, un candidat doit se présenter physiquement pour déposer son dossier au conseil constitutionnel», nous dira Me Mzala Samir. Ce dernier ajoute : «les avocats ne peuvent pas rester à côté de ce qui se passe dans le pays, et adhèrent massivement à la dynamique citoyenne, et nous sommes solidaires avec tous manifestants qui sera arrêté par les services de sécurité, et sera défendu gracieusement devant les tribunaux».
Les six tribunaux de la région territorialement compétents, notamment à Dellys, Bordj Ménaeil, Boumerdès, Boudouaou, Khemis El Khechna et Rouiba, ont été paralysés durant plus de deux heures, par des sit-in d'avocats contre le système le 5e mandat. Par ailleurs, plusieurs marches ont été organisées à travers les communes de la wilaya, notamment à Laaziv, Chabet El Ameur, Bordj Ménaeil, Zemmouri, Boudouaou, Boumerdès, où des dizaines de lycéens et collégiens ont manifesté leur colère. Les lycéens et collégiens de Zemmouri ont parcouru la RN 24 pour marcher sur Boumerdès ville, afin d'exprimer leur rejet du 5e mandat et dénoncer le système en place, toute en scandant des slogans anti-pouvoir. La circulation routière au niveau de l'autoroute Est-ouest a été perturbée momentanément par les collégiens de Khemis El Khechna, avant qu'elle ne soit libérée suite à l'intervention des sages. Des appels à la sagesse à l'adresse des parents d'élèves pour retenir leurs enfants ont été lancés sur les réseaux sociaux.


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