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ALORS QUE LA FERVEUR DE L’AID EL-ADHA COMMENCE A SOUFFLER Le mouton coûtera-t-il plus cher cette année ?



ALORS QUE LA FERVEUR DE L’AID EL-ADHA COMMENCE A SOUFFLER Le mouton coûtera-t-il plus cher cette année ?
« Cette année, encore, le mouton sera plus cher », lancera Hadj Bouarfa, septuagénaire, ancien boucher à un ami qui lui demandait, alors qu'il était assis dans la boucherie de son fils, et aussi, où en était la mercuriale du marché du bétail à Oran, à quelques jours de I’ Aïd. A la question de savoir de combien serait cette hausse, ce dernier dira qu'elle se situerait entre 2000 et 4000 Da.
D'ailleurs, ces quelques jours, les discussions dans les cafés, bus, marchés..., tournent exclusivement autour de l’Aïd, notamment en ce qui concerne le prix du mouton. A l'exemple de Hadj Brahim, taxieur, qui nous dira « J'ai déjà une idée sur les prix de l'agneau, car je viens de marier mon fils aîné il y a de cela un mois, et entre les deux moutons de la Fatiha » et les trois autres du mariage, j'ai déboursé une dizaine de millions de centimes ».
Selon les maquignons qui opèrent au niveau des abattoirs d'Oran, la demande est assez importante en cette période de l'année avec les mariages et le départ des futurs Hadji qui sont assez nombreux. Aussi, en se basant sur la loi de l'offre et de la demande, le prix du mouton devrait amorcer une hausse.
Le seul indice, est l'actuel prix de la viande ovine qui tourne autour de 800 à 900 Da, avec néanmoins des fluctuations qui peuvent flirter avec les 1000 Da. Le prix du foie étant inabordable, puisque dépassant allègrement les 1800 Da le kilo alors que le « Gharnouk » (des abats au complet) par exemple, se négocient aux alentours des 2500 Da. Aussi, un petit calcul mental, nous permet, néanmoins, de fixer le prix d'un mouton de moyenne corpulence, soit entre 25 et 30 kg de viande, à environ de 22.000 a 26.000 Da selon la qualité et le label, mais également du lieu où l'on achète.
Du côté des citoyens, il y a ceux qui ont pris l'habitude d'acheter leur mouton plusieurs mois à l'avance alors qu'il n'est qu'un agnelet et ce, dans le but évident qu'en fin de compte, il leur revienne moins cher, le jour « J ». Toutefois, cette pratique exige de son auteur qu'il ait à sa disposition un endroit idéal, comme une ferme, une bergerie, un hangar, ou tout autre lieu où l'animal puisse être, à la fois en sécurité et engraissé.
Néanmoins, certains autres citoyens prennent la décision d'élever leur mouton, chez eux, notamment pour ceux qui ont un peu d'espace tel que jardin, cour, et même terrasse, sans se soucier le moindre du monde des effets désobligeants que cause la présence de leur bête en milieu urbain, à leur voisinage, à commencer par les mauvaises odeurs et la prolifération de mouches qui en découlent de cette situation.
Cependant, la majorité des citoyens, achètent en temps opportun, soit à la dernière minute, soit à quelques heures seulement de l'Aïd.
Les chiffres officiels du marché du bétail avancent le chiffre de 22 millions de têtes ovines. Avec l'aliment, qui est de plus en plus cher, selon les éleveurs, à l'image du foin qui aurait atteint les 25.000 dinars le quintal, au lieu des 15.000 Da, il y a quelques jours seulement, il est évident que la hausse se répercutera sur le prix d'achat du mouton.
Pour G. Ghaoutia, une grand-mère, dont le fils vit en France, et qui lui envoie chaque année de quoi acheter un beau bélier, reste dans l'expectative face à la rumeur du bétail atteint de maladie qui risque de contaminer l'être humain. Elle dira à cet effet : « Depuis que j'ai entendu parler de moutons alimentés avec des produits cancérigènes par des éleveurs malhonnêtes et sans scrupules, et que si l'on venait à consommer de la viande provenant de ces moutons là, on peut être atteint, à notre tour, de cancers. Je ne sais plus où acheter mon mouton cette année. A qui faire confiance ?
Mais, face à la pression des enfants et les appréhensions du voisinage, beaucoup de pères de familles se saignent pour pouvoir offrir à leur famille un mouton sachant que Le prix du mouton, représente l'équivalent d'un mois de salaire et même plus, pour beaucoup d'Algériens.
En attendant, l'arrivée de cette fête qui revient tout de même chère pour le commun des Algériens, il faudra se serrer la ceinture, une fois encore, après la saignée du mois de Ramadhan, suivie par celle de l'Aïd El-Fitr auquel s'était aussitôt greffée la rentrée scolaire, afin de satisfaire, ce qui ressemble, plus à une lubie, qu'au rite d'Abraham pour certaines personnes qui n'hésitent pas à s'endetter pour quelques jours de goinfreries alors que la religion est formelle sur ce point, puisqu'elle épargne ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir un agneau. »




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