Algérie

Alors que la facture des importations a atteint la cote d'alerte L'industrie au point mort


La loi des lobbies de l'import-import
Le Salon international de l'industrie, qui s'est tenu début octobre à Alger, a enregistré quasiment l'absence de représentants des pouvoirs publics, dénotant le peu d'intérêt accordé, côté officiel, à la diversification de notre économie. Cette urgence est devenue un slogan. Tant de discours sur notre dépendance à l'égard des fluctuations des prix du pétrole, peu d'actions sur le terrain pour inverser la tendance.
Question stratégie industrielle, le document de Temmar étant mis au placard, les pouvoirs publics s'accrochent à l'objectif de réaliser 10% du PIB tiré de l'industrie à l'horizon 2014, contre 5% en 2010, via la mise en 'uvre de stratégies sectorielles, destinées à booster la production nationale. Mais on observe tant de lenteurs à relancer la machine industrielle. Du coup, la contribution du secteur industriel à la richesse nationale stagne à 5% actuellement. La démarche des pouvoirs publics reste boiteuse. Les autorités tentent de développer principalement les filières publiques de l'industrie, le soutien au secteur privé se limitant à la mise à niveau qui elle-même connaît des difficultés à l'allumage. Un paradoxe dans un pays qui a opté pour l'économie de marché. En d'autres termes, on reproche à cette politique une orientation pro-publique. L'essentiel des fonds publics va, en un mot, dans les assainissements des entreprises publiques et le financement de leur plan de développement. L'appui à l'émergence d'un secteur productif privé est relégué au second plan. Pourtant ses avancées démontrent l'importance de son potentiel de croissance. Il est prédominant en particulier dans l'agroalimentaire, l'électronique, la chimie et la sidérurgie. Ses ambitions d'expansion dans des domaines réservés jusqu'ici au secteur public sont contrariées. Ce qui laisse à penser que des lobbies de l'import veillent au maintien du statu quo : la prépondérance de l'importation au détriment du secteur productif. Cela explique le retard de notre sidérurgie, des lenteurs dans le renforcement des capacités de production du ciment, de la marginalisation de notre sous-traitance, de l'insuffisante intégration de notre industrie et à preuve du contraire, de longs délais dans le traitement des dossiers d'investissement.
En particulier, le secteur sidérurgique constitue l'un des meilleurs indices des méfaits de la mafia de d'import-import. Résultat des courses : la facture importation des produits sidérurgiques atteint aujourd'hui plus de 3 milliards de dollars. Faute d'investissements conséquents, le complexe sidérurgique
d'El-Hadjar n'arrive pas, loin s'en faut, à couvrir les besoins nationaux en acier, en rond à béton, en profilés, en tubes. Tandis que les projets nationaux sont, soit sabotés, soit bloqués. Devant une telle situation dramatique, nos gouvernants restent les bras croisés, laissant accréditer l'opinion répandue selon laquelle l'Algérie subit la loi des lobbies de l'import-import.
Du coup, on peut se demander si le pays pourra ériger une puissante industrie locale sans un développement des filières de base : sidérurgie, pétrochimie, nouvelles technologies de l'information, économie verte, branche des matériaux de construction, secteur pharmaceutique.
De ces réflexions liminaires sur ces questions d'avenir pour les générations futures, il en ressort in fine que l'Algérie est encore loin d'une véritable relance de son économie. On comprend, de ce fait, pourquoi le malaise social est entretenu chez les jeunes Algériens, en majorité 'paumés' en raison du peu de dynamisme de nos gouvernants. Faudra-t-il alors que le Printemps arabe s'étende à l'Algérie pour que les décideurs se réveillent à la nécessité de profonds changements dans le pays '
K. R.
libecosup@yahoo.fr
Algériano 25-10-2011 12:54
akavachiw 24-10-2011 20:25
Chebirdou 23-10-2011 17:01
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