Algérie

Alors que l’état alarmant de leur situation était connu par les pouvoirs publics



Des citoyens oranais livrés à la mort Ce qui n’était, il y a quelques semaines, qu’une phobie caractérisée est désormais une réalité. C’est la mort certaine sous les décombres de son propre toit qui guette des centaines voire des milliers de citoyens oranais comme d’autres de leurs compatriotes ailleurs, tant que ces pluies diluviennes continuent à s’abattre sur la région de l’ouest et le centre du pays.Et là, on est loin de se réveiller sur une catastrophe imprévue ou inattendue, car tout le monde le savait et les autorités locales en premier lieu. Pire encore, la proportion du danger a même été calculée par plus d’une instance officielle et dans plusieurs occasions. A l’heure où nous mettons sous presse, la wilaya d’Oran, à elle seule, compte 04 morts: une mère et ses deux filles qui ont péri suite à l’effondrement de leur maison dans le quartier populaire d’El Hamri. Ce drame interpelle plus que jamais la responsabilité et la conscience des pouvoirs publics face à une faille avérée, celle de ne pas avoir protégé ces familles contre le danger. En effet, la sécurité des citoyens et de leurs biens relève de la responsabilité directe des pouvoirs publics. Ces ménages habitaient des immeubles menaçant ruine et dont l’état avait été jugé alarmant par les services techniques publics et tous les indices portaient à prédire un risque certain de dégâts humains dès les premières chutes de pluie. Un constat assez ostentatoire pour que les pouvoirs publics et à leur tête, les élus, prennent leurs responsabilités, non pas pour reloger ces familles car nous connaissons parfaitement la problématique relative à la spécificité de ces biens appartenant en leur majorité à des privés, mais de les mettre seulement à l’abri du risque encouru, du moins, pendant la saison d’hiver et ce, en les plaçant dans des centres de transit car il y va de la vie de citoyens algériens dont les «voix» lors du vote sont plus que convoitées dans les échéances électorales. Appréhendé par des milliers d’Oranais qui occupent des constructions vétustes, le drame d’El Hamri intensifie la phobie de ces familles quant au moment de dormir et devant un lendemain incertain. Le risque de voir le cauchemar de novembre 2001 se reproduire est désormais calculé et pris au sérieux du moins par les habitants de Sidi El-Houari, Ed Derb, les Planteurs et bien évidemment ceux d’El-Hamri, surtout, lorsqu’on sait que le problème fondamental qui continue à alimenter la peur de vivre encore une fois le drame de l’hiver 2001, est sans doute le vieux bâti. Une véritable bombe à retardement dont on assiste déjà aux premières étincelles de l’explosion. La prise en charge du dossier du vieux bâti à Oran, constitue vraisemblablement la première guérite pour faire de cette ville une métropole méditerranéenne. L’ensemble des responsables de l’exécutif qui se sont succédé à la tête de la wilaya d’Oran, se sont vus confrontés à apporter une solution définitive, tangible et durable à cet épineux problème et s’éloigner des mesures réactionnelles «indécentes», qui consistent à intervenir au lendemain des obsèques des victimes des effondrements. L’attribution du logement en Algérie est conçue par les millions d’Algériens du «petit peuple» comme une grâce de l’Etat, alors, qu’il s’agit d’un droit institué par la Constitution. Les images des youyous qui accompagnent les opérations de relogement, souvent effectuées, à la veille d’importants rendez-vous politiques, continuent à nourrir ce sentiment de grâce de l’Etat et pour rappeler que l’Algérie qui vote n’est pas celle qui attribue le logement. Pire encore, le devoir de vote précéderait le droit au logement dans l’esprit de cette Algérie qui vote.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)