Algérie

Alors que l'Algérie commémore le cinquantenaire de son indépendance


Alors que l'Algérie commémore le cinquantenaire de son indépendance
Donné perdant face au match présidentiel qui l'oppose au candidat socialiste, le président français sortant fait feu de tout bois. Après les accolades avec les nostalgiques de l'Algérie française, notamment des membres de l'OAS hissés sur le piédestal de l'histoire tout au long de son quinquennat, Nicolas Sarkozy s'est tourné vers les harkis. Et que l'on ne nous dise pas que c'est uniquement pour la pêche aux voix, même si sa 'repentance' est tombée à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle française. D'abord, le poids électoral de ces supplétifs de l'armée coloniale française est insignifiant, même en comptant leurs progénitures, de toutes les façons assez bien intégrées dans le pays d'accueil de leurs parents. Ensuite, il se dit que c'est la promesse de 2007. Soit, mais pourquoi avoir attendu cinq années pour reconnaître la responsabilité de la France dans l'abandon des harkis en 1962 ' D'ailleurs, certains fils de harkis n'ont pas hésité à se poser la question, se demandant si ce n'est pas leur bulletin de vote qui intéresse Nicolas Sarkozy. 'Il avait cinq ans pour le faire et il vient réparer à une semaine des élections !' n'ont pas manqué de commenter avec amertume des descendants de harkis lors de la visite du président français au camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, où furent parqués à leur arrivée en France de nombreux supplétifs avec femmes et enfants, sous un régime concentrationnaire. Nicolas Sarkozy n'a, par ailleurs, pas trop épilogué sur la trahison de la France à l'égard des ces ex-Algériens qui avaient fait le choix de porter des armes contre leurs frères qui ont combattu pour récupérer la souveraineté de l'Algérie et la dignité d'hommes libres pour ses habitants. Il s'est contenté de déclarer : 'La France se devait de protéger les harkis, elle ne l'a pas fait, c'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici.' Pour lever toute équivoque sur sa repentance, qui n'en n'est pas une à regarder de près, le président français a clos le sujet harki en demandant à ses membres d'effacer la page. Exit donc tous les méfaits que les harkis ont enduré depuis leur arrivée en France ainsi que l'exclusion et la stigmatisation de leurs enfants nés français. 'C'est le temps du pardon et de la réconciliation', leur a asséné Nicolas Sarkozy. Son geste n'a convaincu ni les concernés ni les ouailles de Marine Le Pen, parmi lesquels les ultras de l'Algérie française, en direction desquels le président candidat à sa succession n'a pas arrêté de faire des concessions au point que le Front national peut s'enorgueillir de voir son programme raciste, xénophobe et islamophobe réalisé par le gouvernement sans qu'il soit présent ni dans les institutions ni en terme de poids électoral. Cela dit, il reste tout de même assez étrange que le président français choisisse la date du cinquantenaire de l'indépendance des Algériens pour faire cette annonce. La réponse va de soi : jamais les relations entre la France et l'Algérie n'ont été aussi exécrables que depuis que Nicolas Sarkozy est à la tête de l'Etat français.
D. B


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)