Algérie

Alors que Khalifa Bank se constitue partie civile



Les créanciers ne seront remboursés qu’à hauteur de 5% Les créanciers d’El-Khalifa Bank, dont le préjudice causé se chiffre à 114 milliards de dinars, n’en reviennent pas: ils ne seront remboursés qu’à hauteur de... 5% environ. C’est ce qu’a déclaré hier devant le tribunal criminel de Blida l’avocat de la Banque en liquidation, Me Ali Méziane, en démentant ainsi les informations ayant circulé tout récemment quant à un remboursement intégral des créanciers. L’avocat représentant le liquidateur de la banque a demandé par ailleurs à la juge d’accepter la constitution d’El-Khalifa Bank en partie civile, en la considérant comme «une personne morale qui a subi un préjudice moral du fait des agissements diaboliques de Rafik Khalifa et ses complices». Pour ce qui est de l’opération de remboursement, l’avocat expliquera qu’elle ne commencera qu’une fois terminée la liquidation, en précisant que «les créanciers qui ont été enregistrés par les services de la liquidation seront remboursés selon les actifs récupérés». L’avocat a aussi réfuté les déclarations faites le 8 janvier dernier par Rafik Khalifa à partir de Londres, sur une chaîne de télévision étrangère, soutenant que «l’accusé en fuite n’a pas laissé 3 milliards de dollars dans les caisses de la banque, si ce n’est un grand trou». 3 De plus, il soulignera qu’il n’y a aucun relent politique dans cette affaire, estimant qu’il y a eu bel et bien «une énorme malversation». Me Ali Méziane parle de «pillage» en rappelant que certains puisaient des sommes d’argent faramineuses dans les caisses de cette banque en présentant... «des bouts de papier et des cartes de visite signées du P-dg». L’avocat est revenu également, dans sa plaidoirie, sur les conditions de création de la banque et son fonctionnement, en reconnaissant toutefois que les documents épluchés montrent qu’El Khalifa Bank «fonctionnait assez bien en 1998 et 1999». Les «violations» n’ont commencé effectivement qu’à partir de 2000, affirmait hier l’avocat, pour atteindre leur pic en 2002. «Sur les 126 milliards de DA qui ressortaient dans le bilan de 2002, 76% étaient répartis sur des comptes à ordre, destinés à camoufler les malversations et les virements sur les sociétés apparentées créées avec l’argent des déposants». Autrement dit, des sociétés apparentées comme Khalifa Airways ont été créées grâce aux capitaux de la banque puisqu’elles n’avaient même pas de compte. Toujours selon Me Ali Méziane, le liquidateur M. Badsi a eu à rencontrer, à Londres, Rafik Khalifa, qui lui a avoué avoir 5% des actions de la Barclay bank. Toutefois, estimera-t-il, «il s’avère difficile de récupérer ce genre d’actif au profit des créanciers». Outre ces placements, Rafik Khalifa a acquis de nombreux biens à l’étranger grâce aux sommes colossales transférées illégalement. L’avocat citera une villa à Cannes, en France, payée 35 millions d’euros alors que sa valeur réelle ne dépasse pas les 13 millions d’euros. De plus, soulignera l’avocat, quand Abdelmoumène Khalifa a eu besoin d’argent il l’a cédée pour 16 millions d’euros, dont 3 millions sont revenus à l’intermédiaire qui lui avait trouvé un acheteur.




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