Algérie

Alors que d'autres hauts responsables sont cités dans plusieurs affaires de corruptionInculpation de Khelil : la fin de l'impunité '



Alors que d'autres hauts responsables sont cités dans plusieurs affaires de corruptionInculpation de Khelil : la fin de l'impunité '
L'Algérie a lancé un mandat d'arrêt international contre Chakib Khelil. Dans l'absolu, la nouvelle a de quoi réjouir, sous-entendant que la justice algérienne ne compte plus épargner les enfants couvés du système. Elle peut signifier aussi que les proches du président Bouteflika sont désormais dans le collimateur ou n'être assimilée, tout simplement, qu'à un effet d'annonce, sans impact réel sur la vie des prévenus, à quelques mois de la présidentielle de 2014.Depuis son annonce, lundi, par le procureur général près la cour d'Alger, l'information a fait exploser les commentaires sur les réseaux sociaux. Si les mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre une dizaine de personnes, c'est visiblement celui concernant l'ancien ministre de l'Energie et des Mines qui focalise l'attention.
De nombreuses analyses, émanant d'amateurs ou de gens plus spécialisés, sont pertinentes. Elles reflètent, à vrai dire, le scepticisme de l'opinion publique nationale quant à la réelle promptitude de la justice algérienne à aller jusqu'au bout de sa démarche dans l'affaire des pots-de vins de Sonatrach et de mettre, par là même, fin au principe de l'impunité réservée aux protégés du système. "La chute, c'est sûr, mais est-ce que la justice algérienne pourra le faire menotter et le mettre en prison. J'ai peur que cela finisse comme Khalifa qui n'est toujours pas arrêté et il n'y aura que les petits poissons qui vont payer." C'est là le commentaire posté par un citoyen en réaction à un article de Tsa sur le sujet. Dans ce qui est appelé la plus grosse escroquerie du siècle, soit l'affaire Khalifa, de nombreux hauts responsables dont des anciens ministres, n'ont pas été inquiétés par la justice au motif qu'ils sont soumis à une juridiction d'exception. Pareil dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest et autres cas avérés de corruption, révélés à l'opinion publique.
L'on se demande alors pourquoi a-t-on attendu si longtemps avant de mettre en branle une action judiciaire contre les mis en cause dans le scandale de Sonatrach ' Les organismes et services nationaux chargés de lutter contre la corruption manquent-ils de compétence qu'il a fallu l'action de justice italienne contre les dirigeants du groupe énergétique Eni, accusé de corruption internationale pour que l'affaire éclate au grand jour ' C'est aussi, semble-t-il, l'Italie qui a mis la pression sur l'Algérie après que le parquet de Milan eut lancé un mandat d'arrêt international contre Farid Bedjaoui, l'homme de main de Chakib Khelil. Le PG près la cour d'Alger a certifié, lors de sa conférence de presse de lundi dernier, que "les autorités judiciaires algériennes n'ont pas attendu que les juridictions étrangères agissent pour qu'elles bougent". Il est opportun, malgré tout et à juste titre, de supposer que la justice algérienne n'a lancé le mandat d'arrêt international contre l'ancien membre du gouvernement, son épouse et ses deux fils, que pour les soustraire, comme le disent de nombreux internautes, à la justice italienne. Ou serait-ce plutôt une histoire de règlement de comptes dans les plus hautes sphères du pouvoir ' Chakib Khelil fait (ou a fait) partie du proche entourage du président Bouteflika. Le cibler, sous-entend-il que l'option du quatrième mandat étant définitivement écartée, le cercle présidentiel n'est plus assez puissant pour contrecarrer les attaques des autres clans du pouvoir ' "Est-on en train de faire tomber le clan de Bouteflika ' Car, à travers Khelil, c'est lui-même qui est visé... S'il s'avère réellement que la justice algérienne ait émis ce mandat. Tout l'entourage de Bouteflika est menacé...", analyse un internaute. Sur facebook, d'autres algériens partagent cet avis. "Ce qui arrive est un message destiné au groupe d'Oujda, qui ripostera de manière cinglante dans les prochains jours", écrit l'un d'eux. Certains, complètement désillusionnés, n'y vont pas par quatre chemins. "Attends de voir ce qu'il y a derrière cela ' Est-ce de la poudre aux yeux au vu des prochaines échéances électorales ' Ou alors un pouvoir (clan) qui chasse un autre (genre tu as trop pris, c'est à mon tour de me gaver) '"
Sans vouloir trop s'aventurer dans la spéculation, l'avenir confirmera la bonne foi des autorités judiciaires nationales, ou la bonne vision de nombreux algériens, échaudés par les jeux cachés du pouvoir.
Souhila H.
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