Algérie

Alors que Béthioua et Arzew sont parmi les plus riches communes d’Algérie



Emplois inaccessibles aux chômeurs de la région «Nous habitons les localités les plus riches de la wilaya, mais nous ne profitons pas de cette richesse.» C’est en ces termes que s’exprime un jeune chômeur d’Arzew qui fait remarquer que de plus en plus des jeunes, qualifiés et moins qualifiés, diplômés ou non diplômés, habitant Arzew et Béthioua, souffrent de l’exclusion en matière d’emploi. Selon eux, les grandes installations industrielles qui s’y trouvent profitent plutôt à une main-d’œuvre venue d’ailleurs. Et à en croire certains, près de 60% des jeunes de Béthioua et d’Arzew, notamment ceux titulaires de diplômes universitaires, sont des chômeurs. Et ces jeunes continuent de contester leur «marginalisation dans le marché de l’emploi qu’offrent les compagnies pétrochimiques installées dans les deux pôles industriels qu’abritent les deux daïras, en dépit des dispositions de la loi numéro 18/04 du 24.12.2004 qui stipule que la priorité du recrutement doit être accordée aux jeunes de la région». «Une loi qui, malheureusement, n’a jamais trouvé son chemin vers l’application dans cette région de l’Est de la wilaya, jouissant de ressources économiques enviables», fait remarquer un autre chômeur… On laisse entendre, par ailleurs, que «les concours de recrutement se déroulent, souvent en catimini et profitent, dans la plupart des cas, aux postulants venus d’ailleurs». Cette situation n’a pas manqué de pousser certains «désespérés» à se livrer à l’aventure et à un destin inconnu, en tentant parfois l’émigration clandestine vers l’autre rive de la Méditerranée. Pour la commune, chef-lieu de la daïra d’Arzew, on avance un taux de chômage avoisinant les 20%. Quant à la commune de Béthioua, il est estimé à 19%. Dans les autres communes, les taux de chômage sont beaucoup plus inquiétants, voire effrayants. Ainsi, il est constaté que les différents dispositifs de lutte contre le chômage n’ont pas fait une grande preuve d’efficacité, notamment les contrats pré-emploi. La plupart des recrues contractuelles retrouvent le chômage après deux contrats renouvelés. Les données recueillies, à ce sujet, indiquent que le secteur des télécommunications, à lui seul, compte plus de 780 employés venus d’ailleurs. Dans les travaux publics, on parle de 16.910 recrutés pour le projet de réalisation de l’autoroute Est-Ouest. Face à cela, on dénombre 51.753 personnes en situation de chômage dont un bon nombre d’universitaires et de cadres. Les actions entreprises par la commune en vue de réduire ce taux à travers le lancement de plusieurs formules d’offres d’emplois telles que des contrats de pré-emploi, des projets de micro-entreprises et ceux TUP à HIMO (travaux d’utilité publique à haute intensité de main-d’œuvre), n’ont pu régler ce problème. Pire encore, les chômeurs ne cessent de croître et le siège de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi de Jeunes (ANSEJ) est devenu le seul lieu d’espoir pour ces jeunes rêvant de quitter le monde de l’oisiveté. Mais pour eux, l’élément qui alimente le plus leur colère et leur indignation, c’est «la fermeture des portes des unités industrielles implantées dans la région aux enfants de la commune, préférant ainsi embaucher des jeunes venus d’ailleurs». Une donnée qui a nécessité la mise en place, il y a quelques temps, d’une commission de suivi à laquelle a été confiée la mission de veiller à l’application de la circulaire ministérielle qui porte sur la nécessité d’accorder la priorité à la main-d’œuvre locale. Selon un responsable de la commune d’Arzew, «le nombre de demandes dépasse de loin celui des postes d’emploi offerts par ces unités industrielles». Pour ce qui est du programme de réalisation de 100 locaux commerciaux, initié par le président de la République, les jeunes de la ville craignent l’échec de cette initiative sur laquelle ils misent énormément. Concernant ce programme, on rappelle que leur octroi relève des prérogatives de la commission de wilaya composée du président de l’APC, de représentants de la CNAC, de l’ANSEJ et de l’ANJEM. Les dossiers des postulants sont déposés auprès de l’ANSEJ qui délivre le certificat d’aptitude au demandeur. L’on signale que les critères d’attribution de ces locaux ont été révisés et sont plus sévères. Amel S.


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