Algérie - Revue de Presse

Alors que 444 kilos de kif ont été saisis depuis janvier



84% des toxicomanes sont des chômeurs   Frontalière avec un pays classé premier producteur mondial de cannabis, à savoir le Maroc, l’Algérie, au fil des années, est passée d’un pays de transit à celui de consommateur et les ravages occasionnés par la drogue dans les milieux juvéniles sont énormes. Les chiffres révélés sur l’ampleur de la consommation de la drogue donnent des sueurs froides. Qu’on en juge! En 2005, plus de 3.800 kg de drogue ont été saisis par les différents services de sécurité algériens, dans les ports, les aéroports et les frontières, Ouest notamment. Les statistiques ont été données hier par Nadir Redouan de l’Office national de lutte contre la toxicomanie à l’occasion de la Journée nationale pour la lutte contre ce fléau. Pour ce qui est de l’année 2006, les statistiques font état de la saisie de plus de 444 kg de drogue, de la résine de cannabis provenant directement du Maroc. «La première plus importante quantité a été saisie à Bechar avec plus de 266 kg et la deuxième à Tlemcen avec plus de 140 kg», ont fait savoir les responsables de la douane lors d’une rencontre organisée à Alger en présence notamment de plusieurs associations pour la lutte contre la toxicomanie. Selon les responsables de la lutte contre ce trafic, l’Algérie est passée d’un pays de transit à un pays consommateur et c’est pourquoi il est plus que nécessaire de lutter contre le phénomène surtout en milieu des jeunes. C’est dans ce cadre qu’il a été décidé notamment de renforcer la douane algérienne de moyens matériels et en formation des ressources humaines, avec la création de la brigade canine. Idem pour les associa-tions qui sont également appelées à redoubler d’efforts pour venir en aide à une jeunesse de plus en plus désemparée. Une étude de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche) indique que la population la plus exposée à la toxicomanie reste la tranche des jeunes âgés entre 18 et 35 ans, notamment les chômeurs qui représentent 84% des consommateurs. Sur une population de 4.080 personnes interrogées, 45,49% ont déclaré avoir été en contact avec la drogue au moins une fois et 31,6% des chômeurs ont exprimé leur intention de passer à la drogue dure. 75% des cas sont masculins et 25%, sont des femmes. Pour les étudiants, 45% sont des garçons et 16,48% des filles. L’enquête a été réalisée il y a moins d’un mois à travers Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa et Laghouat. Une étude qui a fait état de la fréquence de la consommation de la drogue chez 12,42% des personnes interrogées dont 64% sont des chômeurs. 53% des hommes et 40% des femmes achètent directement la drogue sur le marché. Plus grave encore, 29% des chômeurs affirment avoir volé pour en consommer même si 84% des sondés reconnaissent que la consommation de la drogue est mauvaise pour la santé, contre seulement 6% des cas qui la jugent «bonne». Pour les services de sécurité, la situation inquiète d’autant plus que le trafic de drogue s’alimente des filières du crime organisé. Les chiffres fournis hier n’incluent évidemment pas les grandes quantités qui échappent au contrôle. A rappeler également que la consommation des psychotropes a également augmenté. En 2006, 426.000 comprimés ont été saisis. A noter enfin que des associations ont mis la main à la pâte en entamant une tournée de sensibilisation à travers 7 wilayas du pays et le coup d’envoi d’une caravane a été donné hier à Bejaia, leur première étape.


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