Ahmadinejad propose un pôle économique islamique Le président Bouteflika effectuera en 2008 une visite officielle en Iran, la seconde du genre depuis 2003. C’est ce qu’a annoncé un ministre iranien lors de la rencontre des hommes d’affaires algéro-iraniens qui s’est tenue, lundi, à Djenan el Mithak, en présence du président Ahmadinejad et le ministre algérien de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. Durant cette rencontre, le président Ahmadinejad a appelé à la créa-tion d’un axe algéro-iranien qui sera le moteur de la construction d’un futur ensemble islamique. «Les pays musulmans regorgent de capacités pour progresser et se transformer en une grande puissance économique. Mais ce genre de coopération est différent et connaît un grand obstacle. Malheureusement, on ne travaille pas de façon complémentaire, même si le désir existe partout. C’est un long processus, difficile à mettre en place. Mais il faut un point de départ. L’Algérie tout comme l’Iran, en plus d’avoir un passé révolutionnaire et une culture civilisationnelle, peut poser la première pierre de cet ensemble économique. De plus, les deux pays disposent de ressources matérielles (énergie, mines, agriculture, industrie et l’accès aux biens du monde), une culture riche ainsi que des antécédents historiques, à même de jouer un rôle important. Les autres vont rejoindre le mouvement. En tout cas, l’Iran est disposée à aller vers la constitution d’un tel ensemble», a affirmé le président iranien. Pour l’instant, Ahmadinejad est venu à Alger chercher à établir des liens bancaires, financiers, aériens et douaniers et relancer le secteur privé entre les deux pays. «Je suis déterminé à transférer notre expérience acquise dans tous les domaines économiques durant ces dix dernières années. Nous voulons établir une liaison bancaire le plus vite possible. Et la banque iranienne, Sedarat, constituera le fondement et la base entre les deux pays», ajoutera-t-il avant d’asséner que la question des tarifs douaniers et de la double imposition «sera examinée par la commission mixte qui se réunira après le mois du Ramadhan à Alger». Quant à la signature de l’accord aérien, le président Ahmadinejad estime qu’il est «de base». Pour le montage de minibus, le projet est en phase de «négociations finales», indique encore Ahmadinejad qui ajoute que «les capacités de productions de l’Iran (véhicules, minibus, ciment) sont à la disposition de l’Algérie». Ainsi, l’industrie du ciment sera renforcée par la création, l’année prochaine, d’une usine conjointe, selon le président iranien. Pour l’heure, les deux pays ont convenu de créer un comité mixte qui sera chargée de collecter, de part et d’autre, les informations, dans le domaine de l’industrie et de la technologie afin de faire «profiter les opérateurs économiques des deux pays des multiples occasions». L’organisation des foires et des expositions dans les deux pays sera «intensifiée», affirme l’hôte de l’Algérie qui appelle dans la foulée à «l’élimination des barrières administratives» afin d’encourager la multiplication des «investissements et le transfert des crédits». Les travaux de cette rencontre se sont déroulés en présence de plusieurs ministres et responsables algériens et iraniens et le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Brahim Bendjaber, du côté algérien, et du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, chargé des Affaires économiques, Cheikh Al-Attar, du côté iranien. Dans son intervention, Hamid Temmar a indiqué, que cette réunion allait justement permettre aux industriels iraniens de prendre «connaissance de l’évolution du climat des affaires et des possibilités d’investissement en Algérie dans une économie désormais largement ouverte à la libre entreprise». Le ministre algérien a exposé ainsi les réformes engagées par l’Algérie durant les dernières années, aux plans économique, financier, législatif et de formation pour relancer l’économie nationale après une stagnation qui a duré une décennie. Il a précisé, dans ce contexte, que la loi sur l’investissement amendée prévoit de nombreux avantages pour les opérateurs étrangers, appelant les hommes d’affaires iraniens à en tirer profit en investissant différents projets de développement en Algérie. Pour sa part, M. Bendjaber s’est félicité de la hausse des échanges commerciaux entre les deux pays, une hausse de 38% en 2006 pour atteindre 9,5 millions de dollars, chiffre représentant les exportations iraniennes vers l’Algérie. Le renforcement des relations de coopération bilatérales sur le plan économique «exige, selon le même intervenant, d’équilibrer le taux des exportations et celui des importations». Quant à M. Al-Attar, il a souligné pour sa part que la coopération bilatérale bancaire devrait prochainement connaître «un saut qualitatif» à travers la création d’une commission mixte entre la banque iranienne d’exportation et l’ensemble des banques algériennes. Lors de sa conférence de presse clôturant sa visite de deux jours en Algérie, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé, hier, que sa visite a pour objectif «la promotion des relations à tous les niveaux». Sur le terrorisme international qu’il a qualifié de phénomène négatif, le chef de l’Etat iranien a estimé que «ses causes s’expliquent par le fait que certains Etats et autres groupuscules, qui se sont éloignés des valeurs humaines et spirituelles, participent à sa propagation». S’exprimant sur le dossier nucléaire iranien, M. Ahmadinejed a indiqué que son pays se conforme au droit international dans la production de cette source d’énergie à des fins pacifiques, soulignant que l’Iran «ne peut discuter avec les pays qui ne lui reconnaissent pas ce droit». A ce sujet, il a ajouté que ces pays ont mobilisé toutes leurs énergies pour isoler l’Iran sur ce dossier, précisant que le peuple iranien «ne se laissera pas faire et poursuivra ses efforts pour l’acquisition de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques». Il a rendu hommage à l’Algérie pour sa «position de soutien» à son pays sur ce dossier, une position qui reste «constante». A propos de l’idée de la création d’une OPEP du gaz par les pays producteurs de cette énergie, le chef de l’Etat iranien s’est déclaré «favorable à ce que ces pays coordonnent leurs efforts pour défendre leurs intérêts». La question du Sahara Occidental a été également abordée par le président iranien qui a souligné que son pays «n’est pas revenu sur la reconnaissance de la RASD, ni n’a modifié sa position à l’égard de ce conflit». Après un second entretien en tête-à-tête avec le président Bouteflika, Ahmadinejad a quitté, hier après midi, l’Algérie en direction de Téhéran. Saïd Farhi
Posté Le : 08/08/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com