Algérie

Alliance : Siemens et Alstom confirment des concessions supplémentaires



Alstom a déclaré lundi que le groupe français et son homologue allemand Siemens continuaient de dialoguer avec la Commission européenne, confirmant que les deux groupes avaient modifié les remèdes proposés à l'exécutif européen en vue d'un feu vert à leur fusion dans le ferroviaire.
Alstom précise que cet ensemble de remèdes préserve les fondamentaux économiques et industriels de la transaction.
Le groupe français ajoute qu'il n'y a toutefois "toujours pas de certitude que le contenu de cette proposition sera suffisant pour répondre aux préoccupations de la commission".
Une décision de la commission est attendue d'ici le 18 février 2019, selon Alstom.
Dimanche, la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager avait dit à Reuters que la CE examinait les concessions de dernière minute proposées par Alstom et Siemens pour tenter de sauver leur projet de mariage dans le ferroviaire mais que leur initiative intervenait "bien au-delà des délais habituels".
Une source a déclaré vendredi à Reuters que les groupes français et allemand proposaient notamment de partager pendant 10 ans en Europe la technologie de train à grande vitesse de Siemens, contre cinq ans dans leur première offre.
Le projet de rapprochement entre les deux groupes, soutenu par les gouvernements français et allemand, est censé créer un champion européen du ferroviaire face au numéro un mondial chinois CRRC mais la Commission européenne a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d'un tel mariage sur la concurrence.

Peut-être trop tard
Alstom et Siemens ont proposé de nouvelles concessions à la Commission européenne pour tenter d'obtenir son feu vert à leur projet de mariage dans le ferroviaire, a dit vendredi une source proche du dossier, ajoutant cependant que les deux groupes avaient peut-être agi trop tard.
Ce projet de rapprochement, soutenu par les gouvernements français et allemand, est censé créer un champion européen du ferroviaire face au numéro un mondial chinois CRRC mais la Commission européenne a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d'un tel mariage sur la concurrence.
Les deux groupes ont jusqu'ici présenté aux autorités de la concurrence des propositions comprenant des remèdes qui portent principalement sur des activités de signalisation et des produits de matériels roulants et représentent environ 4% du chiffre d'affaires de l'entité combinée, a déclaré la semaine dernière Alstom.
Selon la source déjà citée, en plus de cela, les groupes sont prêts à partager pendant 10 ans au lieu de cinq la technologie de trains à grande vitesse de Siemens, à vendre plus d'actifs dans la signalisation ou encore à étendre des licences non exclusives à des pays situés hors d'Europe, à l'exception de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud.
Ricardo Cardoso, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré que l'enquête se poursuivait. L'agence Bloomberg a la première fait état de nouvelles concessions.
Selon les règles européennes en matière de fusions & acquisitions, des sociétés voulant aller jusqu'au bout de leur projet de rapprochement doivent, à ce stade tardif du processus, mettre sur la table des concessions qui lèvent toute inquiétude en matière de concurrence.
Des sources ont dit il y a une semaine à Reuters que la Commission européenne allait bloquer le projet de rapprochement entre Alstom et Siemens, jugeant insuffisantes les concessions des deux groupes.
Un veto de Bruxelles à ce rapprochement serait une "erreur économique et une faute politique", a réaffirmé lundi le ministre de l'Economie et des Finances français Bruno Le Maire. Le même jour, le ministre de l'Economie allemand Peter Altmaier a dit qu'il ferait tout son possible pour soutenir le projet.,
Des autorités de la concurrence nationales, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique, ont mis en garde contre le rapprochement entre Siemens et Alstom. Les syndicats du groupe français se montrent également critiques.
La Commission fera point le point devant ces autorités nationales le 31 janvier. La date butoir pour la décision de l'exécutif européen est fixée au 18 février mais Reuters a rapporté la semaine dernière que cet avis pourrait être rendu dès le 6 février.

"Plus rien" ne justifie un veto de l'UE
Alstom et Siemens ont proposé de nouvelles concessions à la Commission européenne pour leur rapprochement dans le ferroviaire et "plus rien" ne justifie un veto de l'exécutif européen à ce projet, a déclaré dimanche Bruno Le Maire.
Reuters a rapporté vendredi que les deux groupes avaient soumis des "remèdes" supplémentaires à la Commission européenne pour tenter d'arracher son feu vert à leur rapprochement mais que ces concessions étaient peut-être trop tardives.
Ce projet est censé créer un champion européen du ferroviaire face au numéro un mondial chinois CRRC mais la Commission européenne a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d'un tel mariage sur la concurrence.
Pour Bruno Le Maire, le raisonnement de l'exécutif européen s'appuie sur une logique qui n'est plus adaptée au contexte économique mondial.
"Alstom et Siemens viennent de faire de nouvelles concessions à la Commission européenne pour réaliser cette fusion entre Alstom et Siemens et créer un champion européen du ferroviaire", a dit le ministre français de l'Economie. "Plus rien ne justifie un refus par la Commission européenne de la fusion entre Siemens et Alstom."
La Commission européenne doit se prononcer sur ce mariage d'ici au 18 février, mais Reuters a rapporté la semaine dernière que sa décision pourrait être annoncée dès le 6 février.


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