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Le journal allemand Die Tageszeitung (Taz) a diffusé hier, journée mondiale de la Liberté de la presse, une édition bilingue germano-turque pour dénoncer la censure du régime de Recep Tayyip Erdogan et le silence de Berlin et de l'UE.L'édition, titrée «Sans censure /Sansèrsèz», a été réalisée avec les équipes de l'hebdomadaire Agos et celle du quotidien BirGun. Seize pages dans les deux langues racontent le travail difficile des médias en Turquie sur des thèmes tels que: «que cache le gouvernement (turc)'», ou encore la dangereuse mission des journalistes à la frontière avec la Syrie. En ligne de mire de l'éditorial, le silence européen et allemand sur les atteintes à la liberté de la presse en Turquie dans le but de s'assurer qu'Ankara jugule l'afflux de migrants en Europe depuis la Syrie.«On ne peut ignorer la véhémence avec laquelle le Président turc combat la liberté de la presse qu'en étant dans le déni» de la réalité, écrit la Taz.«Le gouvernement (allemand) qui dépend de la bonne volonté turque laisse faire si ce n'est quelques paroles critiques sporadiques. On ne sera pas complice», poursuit le journal «car ce sont les collègues turcs qui payent le prix pour notre tranquillité». Ces dernières semaines, la chancelière allemande Angela Merkel a été accusée de ne pas se montrer assez ferme vis-à-vis d'Ankara, notamment face aux atteintes à la liberté d'expression. Elle a notamment été critiquée pour avoir autorisé en avril la demande turque de poursuites contre un satiriste allemand auteur d'un poème jugé insultant à l'égard de M. Erdogan. Le comédien allemand Jan Böhmerman a, dans sa première interview depuis cette décision, vertement critiqué la dirigeante, alors qu'il attend de savoir si le parquet va le poursuivre pour «insulte envers des organes ou de représentants d'un Etat étranger», délit passible de trois ans de prison.«La chancelière ne doit pas vaciller lorsqu'il s'agit de liberté d'opinion. Mais à la place, elle m'a découpé en filets, servi pour le thé à un dictateur névrosé et m'a transformé en un Ai Weiwei allemand», a-t-il dit à l'hebdomadaire Die Zeit, en référence au très médiatique dissident et artiste chinois.Ankara s'est engagé, dans le cadre d'un accord avec l'Union européenne, à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera «réinstallé» dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places.En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs, une exemption étant considérée comme «vitale» par Ankara. La Turquie a fait «beaucoup d'efforts» pour respecter les critères en vue d'une exemption de visas pour ses ressortissants dans l'espace Schengen, a souligné lundi la Commission européenne.




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