Algérie

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On savait depuis longtemps que la pratique politique en Algérie avait perdu toutes ses vertus. A force de compromissions et d'actes d'assujettissement au pouvoir dominant. Le soutien au régime en place par la clientèle du pouvoir, sur des bases à la fois clanique, régionaliste, de tentation maladive du pouvoir et des privilèges qui s'y rattachent, ne s'embarrasse plus des règles éthiques de l'exercice de la politique dans son sens noble et civique. Lorsque ce soutien devient inconditionnel et objet d'odieux marchandages, à l'instar de ce que nous renvoie le champ politique national avec ces hommes politiques qui s'achètent et se vendent à vil prix ' quelques portefeuilles ministériels, des sièges au Parlement' ' à chaque mercato politique, cela sort du cadre de la politique pour prendre carrément des postures d'allégeance d'inspiration monarchique. On ne s'engage pas pour un programme politique, pour soutenir un candidat, par conviction, pour des idées, pour un projet de société partagé, mais pour la plus-value que cela peut rapporter en termes d'accès aux postes et aux privilèges.L'une des retombées de cette infantilisme politique qui caractérise de larges pans de la classe politique algérienne ou qui s'en réclame ' la jonction entre l'affairisme et la politique a créé une caste de caméléons politiques qui ont «bazardisé» la politique ' est ce nomadisme qui est une autre spécificité toute algérienne que l'on observe dans nos institutions élues et dans les repositionnements de nos hommes politiques en faveur des hommes forts du moment au sein du pouvoir. Les exemples pullulent, en effet, de ces repentis de la politique, anciens et nouveaux en politique, émargeant, pour certains d'entre eux, dans des formations de l'opposition, d'autres ayant servi d'autres pouvoirs, quittant les formations qui les ont vus souvent naître et grandir, reniant principes et idéaux pour lesquels ils ont milité pour venir frapper sans le moindre état d'âme aux portes des tenants du pouvoir en place.
La création du Rassemblement national démocratique (RND) qui avait vu le parti du FLN, alors en pleine déconfiture, se vider de ses cadres au profit d'un nouveau parti créé par le pouvoir pour prendre la place du FLN, a montré le vrai visage hideux de beaucoup de nos hommes politiques qui ont présidé aux destinées du pays et qui ne comptent pas abdiquer de sitôt, même à l'âge de la retraite largement entamée.
Que reste-t-il de la politique lorsqu'un chef par intérim d'un parti, Abdelkader Bensalah du RND, faisant fi des règles élémentaires de l'éthique politique et du respect de la volonté de la base militante, en vient à déclamer sa flamme à Bouteflika pour un quatrième mandat en dehors des structures organiques du parti, en l'occurrence le congrès, seul habilité à se prononcer sur le choix du candidat à la magistrature suprême ' Le marais politique algérien n'a jamais dégagé d'odeurs aussi nauséabondes qui prennent le citoyen à la gorge. Lorsque l'on met en parallèle les images retouchées du Président à la télévision lors de ses rares apparitions politiquement programmées, montrant cliniquement un homme dont la carrière politique est manifestement derrière lui et non devant lui, et les appels bruyants de soutien à un quatrième mandat de Bouteflika de la part des partis du pouvoir et de ses satellites, on ne peut que s'inquiéter quant à l'avenir de l'Algérie que l'on joue à la roulette' belge.


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