Algérie

Allaoua Rabhi. membre du jury : «Le festival a une aura nationale et même supranationale»



En marge de la 17e édition du Festival de la poésie amazighe, le professeur Allaoua Rabhi, une des figures de proue de ce festival depuis 2003, nous livre ses impressions sur l'importance et le rôle de cette manifestation dans la promotion de la littérature amazighe.
Etant membre du jury du concours de la nouvelle, comment jugez-vous le niveau de cette discipline durant ce concours '
Le concours de la nouvelle s'inscrit dans l'évolution en matière d'activité de l'association Adrar n'Fad. Il y a 17 ans, nous avons commencé par le concours de la poésie, à l'issue de la 15e édition, nous avions eu l'idée d'initier le concours de la nouvelle dont l'objectif à long terme étant la mise sur pied du concours du roman. De même pour la langue, l'écriture romanesque se fait, se cherche, se développe et s'enrichit. C'est dans la perspective de faire de tamazight une langue de littérature, de poésie, de savoir et une langue de la communication aussi bien au sein des institutions de l'Etat qu'au sein de la société.
Pour tamazight, l'écriture a beaucoup à avoir avec l'oralité et le passage à l'écrit ne date pas de longtemps ; l'écriture suit la langue, laquelle est tributaire de la conjoncture. Le niveau durant ce concours est juste moyen et nous espérons qu'à long terme Adrar N'Fad devienne une école, non seulement en ce qui concerne la poésie, mais aussi pour l'écriture romanesque. Sur un total de neuf manuscrits présentés au concours, trois ont émergé du lot. Par manque de moyens pour cette édition, nous avons seulement décerné un seul prix, mais nous espérons faire mieux à l'avenir et récompenser plus d'?uvres.
Quelles sont les thématiques abordées '
Malgré la diversité des thèmes dans une seule ?uvre, presque la majorité des thématiques s'articulent autour de l'identité et s'inscrivent dans le cadre du combat pour la promotion et le développement de la langue et de la société. Il y a des auteurs qui sont déjà dans l'écriture romanesque et d'autres qui se convertissent peu à peu à l'écriture.
Puisque vous avez été membre du jury du concours de poésie, y a-t-il une différence entre les deux disciplines '
Effectivement, j'ai toujours été dans le jury du concours de poésie. D'ailleurs j'en suis le seul rescapé, les trois autres ont préféré se retirer pour laisser la place. Moi je suis resté pour accompagner tous ces jeunes, aussi bien pour le jury de la poésie que pour celui de la nouvelle. Bien sûr qu'il y a une différence entre les deux disciplines c'est pour cela que la critériologie d'évaluation est différente.
Quel est votre avis sur l'impact du festival sur la littérature amazighe en général '
Nous nous sommes fixé comme objectif de promouvoir la langue. Sans prétention aucune, je dirais que le festival a une aura nationale et même supranationale. A travers les opinions, Adrar N'Fad est une référence en matière de sérieux dans le déroulement et j'espère que ça ira en s'améliorant.
Maintenant, il faut avancer dans le sens d'un rajeunissement et faire en sorte qu'il y ait constamment de la relève, mais nécessairement, les anciens doivent assurer l'accompagnement. Les moyens aussi doivent suivre pour améliorer plusieurs éléments. L'essentiel est d'être suffisamment intelligent et continuer à aller dans le sens de la synthèse pour enrichir notre patrimoine culturel et linguistique.


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