Algérie

Allah Yerhem Echouhadas !



Allah Yerhem Echouhadas !
Tu l'avais tué
Tu l'avais vu tomber
Son âme s'envoler
Vers Celui qui l'avait créé
Il était ton grand-père
Il était ton frère ou il était père
Tu l'avais assassiné
D'une balle instantanée
Tu l'avais égorgé
Celui qui t'avait libéré
Tu l'avais exécuté
Celui qui t'avait rendu ta dignité
Tu l'avais achevé
Ensuite tu t'es sauvé
Tu avais privé
Ton peuple de sa bonté
Tu avais gâché
L'occasion que Dieu nous avait donné
De reconstruire cette fraternité
Que les gueux nous avaient volé
Tu l'avais tué
Cette voix qui nous avait réveillé
Du sommeil où nous étions plongé
Tu avais ôté l'espoir qu'il ne cessait de porter
Tu les avais massacré
Ces innocents qui voulaient vivre en paix
Tu l'avais bien fait
Et, tu ne l'avais même pas regretter
Tu les avais torturé
Tes mains ne cessent d'en témoigner
Tu l'avais violé
Cette fille qui était l'image de la fierté
Cette fierté que tu avais souillé
Croyant que cela allait renforcer ta virilité
Convaincu d'avoir agit en toute légalité
Convaincu qu'un jour tu ne vas le payer
Tu avais terrorisé
Ceux que tu étais sensé protéger
Tu avais oublié que c'est avec leur argent que tu étais rémunéré
Tu avais omis que tu étais l'instrument bête de la lâcheté
Tu avais préféré
Suivre, croire et écouter
Ces traitres qui t'utilisaient pour leurs propres intérêts
Tu étais déterminé de détruire ceux et celles qui refusaient de se taire et de se plier
Tu avais humilié
Celle qui aurait pu t'enfanter
Tu avais méprisé
Cette femme à laquelle tu avais arraché
Ce fils qu'elle aimait avant même qu'il soit né
Tu avais éliminé
Ceux qui travaillaient pour ton indépendance et ta prospérité
Ceux qui avaient un savoir nécessaire et indispensable aux enfants de ta patrie délaissée
Ceux qui avaient le courage et qui luttaient pour sortir ton pays de la misère et de l'obscurité
Tu avais effacé
Les valeurs ancestrales que tes aïeux t'avaient légué
Tu les avais remplacé par celles des hommes qui vivaient dans le luxe et la sécurité
Pendant que tes frères s'entredéchiraient et s'entretuaient sous leurs regards joyeux et comblés
Tu savais tout puisque rien ne t'es caché
Tu savais qu'ils étaient les agents de ceux qui t'avaient durant plus d'un siècle colonisé
Tu savais que c'était eux qui avaient détourné la révolution à laquelle des millions s'étaient sacrifiés
Tu savais que leurs objectifs étaient de pilier les richesses d'un peuple qui avait tant supporté la pauvreté
Tu nous avais sevré
De ces hommes dans la probité ne peut être contestée
Boudiaf, khider, Meceli
Matoub, Liabes, Boucebsi
Krim, Abbane, Hachani
Alloula, Djaout, Chabbani
La liste n'est pas fermée et ne sera pas fermée
Tu le sais si ces voraces qui nous dirigent continuent à vivre dans l'impunité
Tu le sais si un sursaut du peuple et de ses hommes et femmes intègres tardent à arriver
Tu le sais si nous restons méfiants les uns envers les autres et toujours divisés
Tu le sais si la folie de la haine et de la vengeance atteignent en profondeur toutes les couches de la société
Ils sont morts, ils sont tous et toutes enterrés
Ceux qui ont commandité leurs assassinats sont encore au dessus de nos têtes écrasées
Ils sont morts, ils sont tous et toutes dans nos c'urs vivants à jamais
Ils sont morts nous le savons, ils savent et tu sais pourquoi ils les ont tué !
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