Algérie - A la une


«Allah yarhmah, Allah yerhamhoum !», cette prière pour les morts qui revient en boucle sur les pages des réseaux sociaux des Algériens. Ces derniers jours plus que tout autre temps. Comme une fatalité, les Algériens sont devenus comme stoïques face à la faucheuse. Depuis le début de l'année en cours, près de 70 personnes ont péri tuées sur le macadam ensanglanté ou asphyxiées au monoxyde de carbone. L'on a beau se poser la question pourquoi les Algériens meurent en vrac, personne encore n'a trouvé le moyen de stopper le massacre. La mort pour nous autres algéro-optimistes est prise par-dessus la jambe, presque avec le sourire aux lèvres. « La preuve, les repas offerts lors des veillées mortuaires sont plus copieux que ceux des fêtes de mariage, une sorte de mode mais à l'envers ! », souffle dans l'oreille du chroniqueur une tempe grise, venue acheter son médicament antihypertenseur chez le pharmacien du coin.Même dans les cimetières, les gens ne réfléchissent pas au sens de la vie et de la mort, ils palabrent de tout et de rien, en attendant de mettre le cadavre sous terre comme on lève une séance chez les accros de la « réunionite » ! Pis encore, ces individus qui prennent des selfies avec les corps sans vie de leurs parents et proches, une sorte d'anthropophagie qui ne dit pas son nom ! D'aucuns y voient dans ce « signe particulier » chez l'Algérien lambda, ce souci de toujours vouloir nourrir son corps mais pas son esprit. Comme celui qui se prive de nourriture pour épargner un peu d'argent, avant de le dépenser en médicaments quand il tombe malade... Les victimes sont si nombreuses que la mort d'homme s'est banalisée, inscrite dans la « normalité » au sens dézédien du mot, faisant partie de la vie...de tous les jours... « Souviens-toi qu'au moment de ta naissance tout le monde était dans la joie et toi dans les pleurs. Vis de manière qu'au moment de ta mort, tout le monde soit dans les pleurs et toi dans la joie », dit un proverbe arabe. Plus vrai que jamais !


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)