Algérie

Alimentation L’inquiétante envolée des prix des matières premières agricoles



Alimentation L’inquiétante envolée des prix des matières premières agricoles
La hausse des cours du blé et de nombreuses matières premières agricoles est à l’origine des émeutes au Maghreb. Partout dans le monde, les consommateurs paieront plus cher leurs achats de produits alimentaires.

Les prix de pratiquement toutes les matières premières agricoles sur le marché mondial ont fortement augmenté, ces derniers mois. Cette hausse est si inquiétante que les Nations unies craignent une nouvelle crise alimentaire mondiale. Elle pourrait même être pire que celle qui avait éclaté en 2008. L’Onu juge cette flambée des cours mondiaux « très dangereuse ». 80 pays sont particulièrement menacés. Le Sahel serait, une fois de plus, la région du monde la plus touchée. L’Afghanistan ou la Mongolie pourraient également connaître des difficultés pour nourrir leur population.

La FAO, l’agence des Nations unies chargée de lutter contre la faim dans le monde, a vu son « indice des prix augmenter de 4 % en décembre, par rapport à novembre, soit un point au-dessus du niveau de l’été 2008 » quand les cours étaient au plus haut. La FAO cite en exemple l’indice du prix des céréales, qui a augmenté de 39 % en un an.

En Asie, le prix du riz a augmenté, notamment au Bengladesh. Le gouvernement achète du riz sur le marché mondial pour réapprovisionner les stocks de sécurité. L’Indonésie s’approvisionne aussi sur le marché pour maintenir les prix du riz à des niveaux raisonnables pour le consommateur.

Le Maroc et l’Algérie refont leurs stocks
Les gouvernements du Maghreb font exactement la même chose avec le blé. En quinze jours, l’Algérie a acheté un million de tonnes de blé à la France, pour faire face à la hausse des prix à l’origine des émeutes qui ont touché de nombreuses villes. Le Maroc a acheté 900 000 tonnes pour éviter une crise sociale. L’effondrement du régime du président Ben Ali, dû en partie aux difficultés de la vie quotidienne, inquiète les voisins de la Tunisie, qui multiplient les mesures de maintien des prix des produits de base à des niveaux supportables pour les plus pauvres.

La situation en Russie est tout aussi alarmante. Les prix des pommes de terre se sont envolés, ainsi que ceux de la farine. Ces hausses sont dues aux incendies de l’été dernier, qui ont affecté la Russie, pesant aussi sur les stocks mondiaux de céréales.

Les nouvelles ne sont pas meilleures du côté des États-Unis. Les stocks de maïs et de soja baissent, ce qui aura pour effet de faire grimper les prix mondiaux. Selon le Département américain de l’Agriculture, un autre phénomène devrait favoriser l’envolée des cours du maïs : c’est l’accroissement de la production d’éthanol, le biocarburant dont les volumes de production concurrencent la part de matières premières consacrée à l’alimentation. Et un autre indicateur clignote : celui de l’huile de palme, très utilisée dans l’industrie alimentaire.

Malgré les bonnes récoltes de l’an passé, il aura fallu que la production de la Malaisie soit mauvaise pour entraîner les cours à la hausse.

Le pétrole pèse également sur les prix
Les calamités météorologiques qui se sont abattues depuis plusieurs mois sur la planète sont à l’origine de mauvaises récoltes. Après les incendies russes, les inondations australiennes et brésiliennes, les spécialistes de l’agriculture vont faire leurs comptes en examinant aussi les conséquences sur la météo d’El Nino, le courant pacifique perturbateur de l’équilibre des saisons. Si les récoltes brésiliennes et uruguayennes de maïs ou de soja sont mauvaises, le monde entier se tournera vers les États-Unis.

Enfin, et ce n’est pas la moindre menace sur les prix agricoles : la hausse importante et continue du pétrole aura des répercussions qui auront pour effet d’alourdir les étiquettes.


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