ALIMENTATION EN EAU POTABLE

La saison estivale n'est pas encore arrivée, les grandes chaleurs non plus, que l'on commence déjà à rationner l'alimentation en eau potable dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi-Ouzou qui dispose, pourtant, de l'un des plus importants barrages d'eau en Algérie, à savoir celui de Taksebt, en plus de nombreuses nappes phréatiques (Mechtras, Bouaid…).
Certains villages qui souffre particulièrement de ces récurrentes pénuries d'eau ne sont distants que de quelques kilomètres de Taksebt, tels que Aït- Abdelmoumène, relevant de la commune de Tizi-n'Tleta, Taguemount Azzouz, dans la commune de Béni-Douala, Berkouka, dans la commune de Maâtkas, et la liste est loin d'être exhaustive, car d'autres villages des municipalités de Ath Yahia Moussa, Tizi Gheniff, Makouda, Boudjima, Tigzirt souffrent également le martyre en matière d'AEP. C'est dire que les pénuries d'eau n'ont épargné aucune partie du département qui, paradoxalement, enregistre l'une des plus importantes pluviométries en Afrique du Nord. Ainsi, l'eau qui coule à flots des hauteurs du Djurdjura ne profite pas, de prime abord, aux habitants de ces rudes montagnes qui se voient souvent contraints de louer des camions-citernes. L'ADE (l'Algérienne des eaux, ex-Sonade) serait de nouveau sous les feux de la rampe, pour ne pas dire de la colère des villageois qui vont de nouveau manifester pour crier leur ras-le-bol. On se souvient tous des différentes actions de protestation de l'année dernière, quelquefois musclées, des comités de village pour dénoncer le mépris des pouvoirs publics qui sont incapables de solutionner, une bonne fois pour toutes, ce récurrent problème de pénuries d'eau dans les différentes circonscriptions de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Mais diantre, pour quelle raison les communes de Tizi-Ouzou souffrent des pénuries alors qu'elles sont coupées du reste du monde pendant presque un mois par les fortes neiges de l'hiver, où est partie toute cette eau… L'ADE et la DHW doivent désormais assumer leurs responsabilités, qu'elles trouvent des solutions sinon que leurs directions partent !» En tout état de cause, c'est un véritable plan Marshall que devront entreprendre les pouvoirs publics pour endiguer cet itératif problème d'alimentation en eau potable dans ces villages perchés sur les collines et montagnes de Kabylie où les conditions de vie sont déjà trop dures.