Algérie

Alimentaire: Les cours du café toujours minés par l'abondance de l'offre


Les prix du café ont reculé la semaine dernière, le robusta glissant à un nouveau plus bas depuis neuf mois, sur un marché miné par l'abondance de la production sud-américaine, tandis que le cacao pliait, à mesure que s'estompait le récent accès d'inquiétude sur la Côte d'Ivoire.
Cacao
Les prix de la fève brune ont cédé du terrain, après avoir bondi de plus de 4% la semaine précédente à la suite de la dissolution surprise du gouvernement ivoirien qui avait ravivé les craintes d'instabilité à la tête du premier pays producteur de cacao avec 35% de l'offre mondiale.
Cependant, aucune perturbation n'a été constatée dans les acheminements de fèves et la nomination jeudi d'un nouveau gouvernement resserré par le président Alassane Ouattara semble avoir achevé de rassurer le marché, qui se concentrait à nouveau sur l'abondance de la récolte en cours en Afrique de l'Ouest. "C'est une période clef. La principale récolte bat son plein, ce qui peut inciter les prix à chuter, même si le nouveau système de vente" par enchères anticipées mis en place en Côte d'Ivoire "limite la pression sur les cours", a souligné Jack Scoville, du courtier Price Futures.
Les investisseurs ont par ailleurs tourné leur attention vers la première conférence internationale du cacao tenue mardi à Abidjan, qui réunissait producteurs, négociants et chocolatiers. "Il y a une inquiétude réelle de l'industrie" sur un possible "déficit structurel de production" dans les prochaines années, en raison d'"une certaine démobilisation des producteurs" et du vieillissement des plantations, a expliqué à cette occasion Jean-Marc Anga, directeur exécutif de l'Organisation internationale du cacao (ICCO). Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1582 livres sterling vendredi dernier, contre 1593 livres le vendredi précédent vers la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2.457 dollars la tonne contre 2465 dollars une semaine plus tôt.
Café
Les prix du café se sont à nouveau inclinés la semaine dernière, le robusta tombant même jeudi à 1848 dollars la tonne, un nouveau plus bas depuis début février, tandis que l'arabica fléchissait sans toutefois glisser comme la semaine précédente en-dessous de 150 cents la livre. "Le positionnement à la baisse des investisseurs spéculatifs", l'environnement économique difficile pour la demande, mais aussi l'abondance des exportations sud-américaines de café se conjuguent pour peser sur le marché, ont souligné les analystes de Commerzbank. Le département américain de l'Agriculture (USDA) a ravivé la semaine dernière la nervosité des opérateurs, en confirmant attendre pour le Brésil (1er producteur mondial) une récolte de 55,9 millions de sacs (de 60 kg) de café en 2012-2013, en hausse de 14% sur un an, ainsi qu'un bond de 10% des exportations du pays. Le marché avait déjà été pénalisé la semaine précédente par l'annonce d'un bond de 40% sur un an des exportations de café du Vietnam - premier producteur de robusta - pour les dix premiers mois de l'année. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1864 dollars, contre 1914 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 152,6 cents, contre 153,6 cents sept jours auparavant.
Sucre
Les cours du sucre ont tenté de se ressaisir la semaine dernière, après une baisse ininterrompue depuis début octobre, mais ils restaient cantonnés dans une fourchette étroite, sur un marché "en mode vacances" en l'absence des opérateurs américains pour les congés de Thanksgiving, selon le courtier Sucden. Le rebond des cours était cependant freiné par les craintes persistantes d'une production mondiale record en 2012-2013, qui devrait déboucher sur un important excédent de l'offre. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 519 dollars vendredi dernier, contre 507,80 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 19,68 cents contre 19,11 cents sept jours auparavant.
Les céréales reprennent de la vigueur
Les cours du blé, du maïs et du soja ont repris de la vigueur la semaine dernière, soutenus par des craintes sur l'offre dans un contexte de conditions météorologiques moins favorables aux cultures en Amérique latine et de fortes craintes au sujet du blé d'hiver américain. "Le marché agricole est en train de se retourner et de recentrer son attention sur la demande, qui reprend de la vigueur pour le blé, le maïs et le soja" alors que les craintes sur l'offre s'accentuent, a noté Michael Zuzolo, de Global Commodity Analyics & Consulting. Le soja, dont le prix était tombé à son plus bas niveau en cinq mois à Chicago vendredi dernier, retrouvait ainsi les faveurs des courtiers, dans un contexte d'inquiétudes pour la production de soja dans le sud du Brésil, un grand producteur de l'oléagineux. "Les régions du sud du Brésil ont terriblement besoin d'humidité. Si des précipitations ne se produisent pas dans les 30 jours, des pertes de production vont certainement commencer à se produire", a noté M. Zuzolo.
En revanche, des pluies excessives en Argentine, dans l'ouest et le centre du pays, vers la capitale Buenos Aires et la ville de Cordoba, "risquent de nuire à la production de maïs" sur place, a noté l'expert. "Le potentiel de production (agricole) en Amérique latine est de plus en plus remis en cause", a-t-il conclu. Les cours du blé continuaient de leur côté d'être soutenus par des craintes sur la qualité de la récolte d'hiver aux Etats-Unis. De grandes régions productrices de la céréale aux Etats-Unis font en effet face à la sécheresse, à un moment crucial pour les cultures, alors les semis s'approchent de la "dormance" et se préparent à aborder l'hiver. Les prix ont également été favorisés par une baisse de la valeur du dollar face à la devise européenne et à d'autres devises en fin de semaine, dans un contexte d'optimisme accru en zone euro après un bon indicateur allemand. "Cela a aidé les prix agricoles car cette baisse du dollar les rend plus intéressants" pour les investisseurs munis d'autres devises, a indiqué Jeffrey Friedman, de RJO Futures. La semaine de courtage a été par ailleurs écourtée par les fêtes de Thanksgiving qui l'ont amputée d'une séance d'échanges jeudi et d'une demi-séance vendredi dernier, les marchés fermant une heure plus tôt. Par ailleurs, en raison de ces fêtes, "les volumes d'échanges étaient particulièrement limités", ont noté les experts de Commerzbank. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre montait à 7,4475 dollars en deuxième partie de séance contre 7,2700 dollars vendredi dernier. Le boisseau de blé à même échéance avançait à 8,4900 dollars contre 8,3800 dollars. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en janvier progressait à 14,1875 dollars contre 13,8325 dollars.
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