Algérie

«Ali Younsi, vivant dans nos coeurs»





Sa famille, des villageois ainsi que de nombreux amis et journalistes très affectés par cette perte cruelle d'un des meilleurs journalistes de la nouvelle génération, n'en revenaient pas. Personne ne voulait se faire à  l'idée que Ali est parti pour ne plus revenir.
La tristesse et la douleur se sont emparées de ce beau et paisible village d'Ilmathen. La mort, sans avertir, est venue lui arracher un de ses meilleurs enfants en cette malheureuse nuit de mercredi 16 mars. «Je n'arrive pas à  admettre qu'il est définitivement parti, il était mon frère», a témoigné Réda Chenouf, journaliste d'El Khabar avec qui le défunt partageait l'appartement à  Alger. Au retour de l'enterrement, Réda a eu du mal à  rentrer chez lui, en sachant que Ali n'allait plus franchir la porte de cet appartement. Le petit frère du défunt, Makhlouf, était inconsolable. «Je ne veux pas croire que mon frère soit mort, non je ne veux pas y croire. Non ce n'est pas lui», a-t-il lâché en fondant en larmes. Son père, ammi Mostafa, assis dans un coin, digne, était sans voix. Il vient d'enterrer son fils adoré. Sa mère Na Wrida, courageuse, consolait ses autres fils et filles.
L'épreuve est extrêmement dure pour sa femme. Ils étaient mariés depuis cinq mois. La presse, ta deuxième famille est également en deuil. Vendredi, à  l'enterrement, tous ont pleuré un fils, un frère, un ami, un confrère, mais tout le monde gardera en mémoire l'image d'un homme dont le sourire ne quittait jamais le visage. On l'a vu  rarement énervé. Il sait toujours «dissimuler» ses soucis pour aller à  la rencontre des autres avec un visage affable. Brillant journaliste, Ali Younsi (35 ans) a, à  son actif, treize ans d'expérience. Il était prédestiné à  une grande carrière journalistique n'était-ce ce terrible accident de la circulation qui lui a ôté la vie à  la fleur d'âge. Avant d'atterrir au quotidien El Massa, notre confrère, feu Ali Younsi, avait fait un passage à  El Alem Essiassi, puis Es Safir. Il se spécialisera dans le dossier du Sahara occidental, qu'il maîtrisait parfaitement.
Les journalistes, Rabah, Hamid, Tarek, Lemçane, Hafida, Réda, Titouche et tous les autres qui avaient l'habitude de se rendre dans les camps des réfugiés sahraouis connaissent mieux ce journaliste sérieux, professionnel et rigoureux. Dans la longue traversée, Tindouf-Tifariti, l'ambiance, avec lui, est assurée. Ses éclats de rire et de joie sont tels que le vaste désert ne pourrait  les contenir. On se rappellera à  jamais de ces moments de bonheur vécus aussi avec les réfugiés sahraouis. Les derniers mots de notre confrère étaient d'ailleurs pour le Sahara occidental. Je l'ai croisé, mercredi, aux environs de 19h30, à  la rue Didouche Mourad, une heure avant de prendre le chemin fatal. Il était en compagnie de Mehrez Lamari, président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. On a parlé du conflit sahraoui à  l'ombre des évènements qui agitent le monde arabe. On s'est séparé sur un «au revoir». On ne te dira jamais adieu, car tu resteras à jamais vivant dans nos cœurs et dans nos mémoires.


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