Algérie

Ali Yahia Abdennour se veut légaliste



Qui a autorisé le retour de Rabah Kebir ? Le retour de Rabah Kebir en Algérie a-t-il été précédé d’un deal établi entre lui et la haute hiérarchie politique? Tous les indices portent à le croire. Selon Me Ali Yahia Abdennour, l’ancien chef de l’instance exécutive à l’étranger de l’ex-FIS n’est pas éligible aux mesures de grâce édictées par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.   Pour l’ancien ministre de la Justice sous le régime de Boumediène, le retour de Rabah Kebir en Algérie «s’inscrit en violation de la loi» puisque ce dernier a été condamné par la justice algérienne à 20 ans de prison pour avoir, entre autres, soutenu et approuvé les attentas terroristes. Pour Me Ali Yahia Abdenour, ancien défenseur de Rabah Kebir, le retour de l’enfant de Collo s’est effectué au pays après l’expiration des délais de la charte qui couraient jusqu’au 31 août dernier. L’ancien président de la Ligue des droits de l’Homme, qui n’arrive pas à comprendre cette entorse à la loi, est catégorique : Il ne peut pas bénéficier de la grâce de la Charte. Dans la foulée de cette mise au point et face au silence inquiétant des autorités, il estime que seul le président Bouteflika est en mesure de s’expliquer sur ce cas de jurisprudence d’autant plus qu’il ne s’est pas encore prononcé pour ou contre la prolongation des délais. Maniant le verbe à merveille et maîtrisant parfaitement les subtilités de la loi en général, le vieux défenseur des causes nationales ne pense pas tout de même que d’un point de vue de la loi ce cas «reste ambigu». Procédurier à outrance et maniaque de la méthode, il a poussé un cri désapprobateur en s’indignant à travers une question somme toute banale : «Qui a autorisé son retour?» La réponse, il la donnera ensuite. «En principe, il n’y a que la loi qui tranche sur cette question. Mais-là, les textes de loi sont clairs», comprendre par là que le retour de Rabah Kebir est d’un point de vue juridique illégal et difficile à défendre. Retour donc au débat politique de l’été qui s’est focalisé sur le prolongement ou non de la charte. Trois semaines déjà se sont écoulées depuis l’expiration du délai imposé et aucune modification de la loi ni même un avenant n’ont été rajoutés ce qui autorise le commun des mortels à s’interroger sur la responsabilité de celui qui a pris cette décision politique à plus d’un titre, en violation flagrante des textes de la charte votée par le peuple par voie référendaire et qui stipule qu’au-delà de cette date personne, y compris Rabah Kebir, ne pourra bénéficier d’un élargissement, d’une grâce ou d’une remise des peines. Qu’est-il arrivé entre-temps pour qu’on permette à l’ancien porte-parole du FIS dissous à l’étranger de voir sa peine de 20 ans, jugé par contumace, s’évaporer comme un simple petit nuage? Difficile de répondre à cette question en l’absence d’explications précises de la part du ministre de la Justice ou du Chef du gouvernement. Ce dernier, indique encore la presse, est sur le point de le recevoir en audience -samedi prochain?- soit au Palais du gouvernement ou en tant que SG du FLN au siège du parti à Hydra. Dans les deux cas, l’ancien exilé de Bonne qui n’arrête pas de dire qu’il envisage sérieusement de se remettre à la politique, est complètement assuré d’avoir réussi à focaliser l’attention sur lui alors qu’au même moment, Ali Benhadj, ex-numéro 2 du FIS dissous est gentiment prié de repasser. Que nous cache-t-on encore? Pourtant, là aussi, les textes sont très clairs: la demande des cadres de l’ex-FIS, qui revendiquent leur retour sur la scène politique est absolument illégale. Ils ne peuvent, selon les mêmes textes, exercer une activité politique ou encore s’adonner à des activités parallèles. Le vieux maître ne se limite pas uniquement à ces deux cas précis. Il précisera, également, que tout repenti ayant les mains tachées de sang au même titre que les commanditaires, est interdit, par les textes de la charte, de toute activité politique. A tous ces questionnements et interrogations légitimes qui méritent de plus amples explications mais qui restent hélas sans réponse, les autorités politiques sont priées de répondre. Hocine Adryen


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