Algérie

Ali Merabet, un brave militant s'est éteint Il a été inhumé hier à Dellys, en présence de ses compagnons de lutte



Ali Merabet, un brave militant s'est éteint                                    Il a été inhumé hier à Dellys, en présence de ses compagnons de lutte
La lutte pour la vérité, la justice et la défense des droits de l'homme est en deuil.» Ali Merabet, président de l'association Soumoud des familles des victimes enlevées par les groupes islamistes armés, a été inhumé, hier, à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès.
Il s'est éteint, samedi dernier à l'hôpital de Tizi Ouzou, perdant, à l'âge de 48 ans, sa dernière lutte, un combat long et inégal qu'il menait contre la maladie. Se battre pour une cause ne l'effrayait pourtant pas. Il a d'ailleurs consacré sa vie à défendre la vérité et la justice, dans un pays qui n'a pourtant pas su le lui rendre.
Et ses compagnons de lutte sont abasourdis, mais ne cachent pas leur consternation et leur colère. «Ma première réaction est la colère parce que l'Etat a laissé mourir ce valeureux militant», s'indigne Cherifa Kheddar, présidente de l'association Djazairouna. «Les institutions lui ont refusé une prise en charge médicale à l'étranger, ce qui aurait pu le sauver, lui permettre de prolonger son combat. Ce droit, censé être garanti pour tous les citoyens, lui a absurdement été refusé, tandis que d'autres s'offrent des thérapies de villégiature», poursuit Mme Kheddar.
Ali Merabet a pourtant sacrifié sa vie et sa famille pour la défense et la sauvegarde d'une Algérie républicaine et démocratique, un Etat de droit où la vérité, la justice, l'égalité, la laïcité seraient garanties pour tous ses enfants. Il est encore jeune homme lorsque la violence terroriste éclate. «Il effectuait son service national. Les groupes armés l'ont menacé de s'en prendre à lui s'il refusait de se désengager de l'armée», racontent ses camarades de lutte. Mû par la nécessité et le désir de défendre coûte que coûte les acquis républicains et démocratiques de son pays, il refuse de se retirer. En représailles, deux de ses frères seront enlevés à Sidi Moussa par les terroristes et ne seront jamais retrouvés.
Il n'a eu de cesse, depuis, d''uvrer pour qu'éclate la vérité, que soient punis les coupables, que soient reconnues les victimes, pour que les charniers soient exhumés. «Il avait commencé par être un membre actif de Djazairouna. Ensuite, il avait fondé Soumoud pour faire la lumière sur les disparitions dues aux groupes islamistes, et qu'il avait présidée à ce triste jour», se rappelle Cherifa Kheddar.
Décrit par ses amis et compagnons comme quelqu'un de persévérant, au «souffle long», il a été de tous les combats. Profondément humain et sensible, il n'avait jamais baissé les bras devant l'adversité et les nombreux écueils rencontrés, et ce, même lorsque la maladie l'avait affaibli. «Il était toujours là, présent à nos côtés. Même lorsqu'il subissait des traitements très lourds et handicapants, dès qu'il était capable de se tenir debout, il reprenait ses activités», témoignent ses amis. Ils étaient d'ailleurs nombreux à rendre un dernier hommage hier à celui en qui ils reconnaissent «un grand militant, un zaïm».


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