Bien éclairé serait celui qui parviendrait à donner une statistiquefiable sur le nombre exact d'habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli.Certains parlent de 90.000 âmes, d'autres avancent sans sourciller le nombre de100.000 ou 110.000. Mais quels que soient les chiffres, la ville alittéralement explosé. Pour baliser son chemin, le visiteur devra développer unsens très aiguisé de l'orientation pour ne pas se perdre et se retrouver aumilieu de ces dizaines, ces centaines de bâtiments multicolores collés etaccolés les uns aux autres, faisant parfois le pied de nez à l'architectureélémentaire. Ce n'est pas l'important, doivent penser les «relogeurs», car dansce cas ce qui prime ce n'est pas l'esthétique mais avant tout le relogement oule recasement - c'est selon - de ces centaines de familles...Dans cette «anarchitecture», nous retrouvons un îlot pas comme lesautres. La cité a été dénommée Tindouf. On ne sait toujours pas si c'estl'éloignement du lieu ou la fréquence anormale de sable sur tout le site quiont suggéré cette appellation. Il n'en demeure pas moins que la cité Tindouffait aujourd'hui partie du décor même si sa création date de moins de troisans. Laissant le nouvel hôpital (toujours en construction) sur son flancdroit, la cité Tindouf se retrouve juste en face d'une importante résidenceuniversitaire. Ici, se lamentent les riverains, «nous sommes assignés à... résidence».Ce n'est pas un jeu de mots car sincèrement, ajoutent ces nouveaux locataires,«nous regrettons nos chambres fissurées du centre-ville». Pour un pointd'ordre, rappelons que tous les locataires de Tindouf arrivent de Rahbat Soufou de Sidi Djellis, c'est-à-dire du coeur de la vieille ville entre SoukEl-Asser, le plus vieux marché de Constantine et Souika, le poumon commercialde la cité. A Tindouf, vous ne trouverez pas la moindre épicerie, la moindreboulangerie. Pas de pharmacie et souvent aussi pas de transport sauf lesservices salés des fraudeurs. Pour une simple boîte d'allumettes, il vousfaudra vous rendre au centre-ville Ali Mendjeli, c'est-à-dire à plus de troiskilomètres de votre domicile. Pas la moindre plaque pour vous orienter entreces innombrables intersections, la poussière et ce dédale interminable debâtiments en chantier. Mais c'est surtout la sécurité qui fait défaut même sides rondes de voitures de police ou de gendarmerie viennent parfois déranger la«quiétude» de ces dizaines de jeunes oisifs et prêts à saisir la moindreopportunité. Tindouf, sans exagérer, c'est la mal-vie et cette impression de vide quivous envahit en permanence. Le temps d'un mieux-être passe par des décisionsrapides et énergiques. C'est le souhait de toutes ces familles toutes gagnéespar le doute.
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Posté Le : 08/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rahmani Aziz
Source : www.lequotidien-oran.com