(1927-1958). Interprète et militant de la cause nationale.
Né le 12 Aout 1927, au sein d’une famille paysanne, dans le quartier de Ras Essouk, situé à l’entrée nord de Tiaret. Très jeune, il fit partie de la formation musicale El Andaloussia, créée le 29 Avril 1928 et présidée par le grand poète du Malhoun, Mohamed Belahreche, l’auteur de célèbres qacidates comme Moulet el Hayek. Interprétant et s’inspirant du répertoire andalou, cet ensemble de grande réputation, jusque dans les années 50, aux genres oriental et moderne, avec un programme composé aussi de danses et de sketches animés par le comique Ali Layadi connu pour sa fameuse chanson Hadhi Lamoda. Cette formation du mouvement national créera, au début des années 40, une section artistique fréquentée par les étudiants de la Médersa Libre, ouverte en 1944, pas l’Association des Oulémas, à la rue de la Victoire (ex-rue Cambon), une section qui donnera naissance en 1953 à Safir Ettarab, un jeune et dynamique orchestre dirigé par Ali Maâchi. Quatre ans auparavant, Ali, qui travaillait, après avoir quitté l’école primaire, la terre avec son père, avait été appelé sous les « drapeaux ». Il est affecté dans le corps de la marine stationné à Bizerte. C’est dans cette petite ville, à Tunis et dans certaines capitales arabes qu’il se familiarisera, entre autre auprès du grand violoniste Kaddour Srarsi, à l’art de la musique, essentiellement orientale. Mais vite, Maâchi va échapper à l’influence égyptienne et aura le mérite d’apporter sa griffe, sa touche personnelle en introduisant, en maîtrisant la « naghma » oranaise qui prendra le dessus dans son répertoire. Et son orchestre Safir Ettarab versera, grâce à lui, au patrimoine musical algérien de très belles complaintes comme Zirat Sidi Khaled, Hadek El Yaoum fel achia et ya babour qui sera sa première chanson écrite par lui. Mais c’est surtout avec angham el djazaïr, une belle chanson sur la beauté d’une terre et l’amour, chantée au plus fort de la Guerre de Libération nationale, qu’il va affirmer son talent et ses convictions. Cette chanson deviendra l’hymne de l’orchestre de Safir Ettarab. L’auteur de Nedjma Wa Hlal et de Wassiat el goumri, saura aussi chanter les palpitations, les joies de la vie et les couleurs de la tendresse. On lui doit hélas une œuvre non enregistrée et qui a été chantée, à l’indépendance, pas Noura Mohamed Tahar, Mohamed Lamari et Djilali Deramchi. Appartenant à une cellule du FLN, il sera arrêté en 1958 après la découverte en son domicile d’engins explosifs. Incarcéré et torturé au centre de tri et de transit de Tiaret, il retrouva là un autre militant, Mohamed Djahlane, arrêté pour les mêmes raisons et un jeune fidaï Djilali Bensotra, arrêté, lui, pour un attentat commis à la rue Cambon. Les trois hommes seront conduits séparément, le Dimanche 8 Juin 1958, dans la forêt qui surplombe Tiaret où ils seront mitraillés. Leurs corps criblés de balles seront ensuite exposés tout un après midi sur la place Carnot, en plein centre de la ville. Amar Belkhodja, journaliste à El Moudjahid, lui consacra en 1990, un fascicule intitulé : Ali Maâchi, Art et Combat (Imp. Edil.Ups, Tiaret, arabe-français).
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Posté Le : 14/09/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.