Algérie

Ali Kafi, un homme de convictions s'en va Il est décédé hier des suites d'une maladie



Ali Kafi, un homme de convictions s'en va Il est décédé hier des suites d'une maladie
L'ancien président du HCE, le colonel Ali Kafi est décédé, hier matin, à l'âge de 85 ans. Il fut l'un des chefs de l'Etat de l'Algérie indépendante en présidant le Haut comité d'Etat (HCE, juillet 1992-juin 1994), après l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Une charge qui ne fut pas de tout repos en raison du terrorisme et de la crise économique qui prévalait à l'époque. Ali Kafi fut un militant de la première heure du mouvement national et un valeureux cadre de l'Armée de libération nationale dans la wilaya II historique dont il fut l'un des chefs, avec le grade de colonel, en remplacement de Lakhdar Bentobal.
Le défunt est né le 17 octobre 1928 à M'souna, localité d'El Harrouch (Skikda). Il avait étudié à l'école coranique d'El-Kettania, à Constantine, où il a obtenu le diplôme d'El Ahlia (langue arabe). Il étudia ensuite à l'Université de la mosquée Zitouna à Tunis.
Très tôt, il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA), où il affûta ses armes de militant nationaliste. Il gravit les échelons de responsabilité du parti nationaliste à l'est du pays, en passant de responsable de cellule à celui de groupe. Il sera désigné par le PPA en qualité d'enseignant dans une école libre à Skikda. En 1953, Ali Kafi fut contacté par Didouche Mourad, avant le déclenchement de la Guerre de libération nationale. Il militera d'abord à Skikda, puis rejoindra les maquis du Nord-Constantinois (Zone II, devenue wilaya II après le Congrès de la Soummam en 1956). Sous les ordres de Zighoud Youcef, Ali Kafi participe aux offensives d'août 1955. Un an plus tard, il fera partie de la délégation de la zone2 au congrès de la Soummam, et deviendra ensuite le dirigeant de la wilaya II (de 1957 à 1959), après le départ de Lakhdar Bentobal en Tunisie.
En mai 1959, Ali Kafi sera appelé à Tunis et deviendra un des dix colonels, qui vont réorganiser les instances dirigeantes de la Révolution (le Gpra et le Cnra). Au cours de la crise de 1962, Ali Kafi se placera du côté du Gpra.
A l'indépendance, Ali Kafi sera nommé ambassadeur dans plusieurs pays, à savoir la Syrie, le Liban, la Libye, la Tunisie, l'Egypte, l'Irak et l'Italie. En 1990, il sera élu secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM).
Le 11 janvier 1992, il est nommé membre du Haut comité d'Etat, installé après la démission du président Chadli Bendjedid. Il succèdera le 2 juillet 1992, en tant que président du HCE, à Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992.
De 1994 à 1996, Ali Kafi reprendra la direction de l'ONM, avant de se consacrer à l'écriture de ses mémoires. Ces dernières seront controversées. Ses affirmations concernant particulièrement la personnalité et le rôle de Abane Ramdane, pendant la révolution, feront l'objet de mises au point et de démentis de la part de ses compagnons d'armes et des historiens. Ali Kafi avait ses convictions qui n'étaient pas consensuelles. Il les gardera ainsi que sa liberté de ton jusqu'au dernier souffle. Il est le 3e chef d'Etat de l'Algérie à décéder alors que le pays célèbre le cinquantième anniversaire de l'indépendance.
A. E. /APS

Un hommage sera rendu à Ali Kafi ce matin
Afin de permettre aux membres des corps constitués et à la population de se recueillir à la mémoire de Ali Kafi, la dépouille de celui-ci sera exposée au Palais du Peuple, ce matin à compter de 09h00. L'enterrement aura lieu aujourd'hui, après la prière du Dohr, au Carré des Martyrs, au cimetière d'El-Alia.
En cette douloureuse circonstance, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de huit jours, sur l'ensemble du territoire national, à compter d'hier.


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