Algérie

ALI HARBI AU SUJET DE LA COOPÉRATION ALGÉRO-FRANÇAISE “Beaucoup de discours, peu d’actes concrets”



ALI HARBI AU SUJET DE LA COOPÉRATION ALGÉRO-FRANÇAISE  “Beaucoup de discours, peu d’actes concrets”




Cet expert en stratégie et management de l’entreprise estime qu’il ne faut pas culpabiliser les entreprises françaises, car, côté algérien, les conditions d’investissement étranger restent difficiles et la destination Algérie est mal perçue en France comme à l’international.

La coopération algéro-française fait l’actualité, à l’occasion de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls, à Alger. Les deux pays s’y consacrent, en espérant lui donner plus de consistance, en s’affranchissant de tensions sporadiques. Mais, dans quelle mesure, les entreprises françaises, fortement présentes dans le pays, peuvent-elles contribuer à la diversification de l’économie algérienne?

Ali Harbi, consultant en stratégie et management d’entreprise, estime qu’il y a, côté français, beaucoup de discours politiques sur l’investissement productif en Algérie, mais très peu d’actes concrets de soutien à l’investissement. On le voit bien, dit-il, dans la construction automobile où les entreprises hexagonales préfèrent le Maroc à l’Algérie.

Harbi explique que la France apporte aide et accompagnement à l’investissement aux sociétés désireuses de s’installer au Maroc ou dans les pays de l’Europe de l’Est. Elle n’en fait pas autant, quand il s’agit de l’Algérie.

Mais, ajoute-t-il, il ne faut pas culpabiliser les entreprises françaises pour cette vision, car, côté algérien, les conditions d’investissement étranger restent difficiles et la destination Algérie est mal perçue en France comme à l’international en termes d’investissement. Les opérateurs internationaux voient souvent l’Algérie à travers le prisme français pour plusieurs raisons: économiques, historiques et culturelles.

C’est pourquoi, note-t-il, soutenir l’investissement des entreprises françaises en Algérie constitue un moyen d’attirer des investisseurs d’autres pays. Ainsi, est-il important que les négociations s’orientent, explique Ali Harbi, vers des mécanismes de soutien à l’investissement plutôt qu’aux marchés commerciaux.

L’expert évoque, par ailleurs, l’apport des investissements étrangers directs (IDE) dans le processus de diversification de l’économie algérienne. Pour lui, la diversification doit être perçue à la fois comme levier de réduction des importations, mais aussi d’accroissement des exportations, ou les deux à la fois, parce que les deux leviers vont de pair en réalité.

Harbi explique que, dans ce processus, les entreprises françaises peuvent jouer un grand rôle dans la diversification de l’économie algérienne. Car, ajoute-t-il, elles ont ceci d’avantageux: elles connaissent le pays et les barrières de la langue s’effacent, parce qu’elles ont en face des interlocuteurs (des chefs d’entreprise, par exemple) qui parlent la langue française.

Il reste, cependant, un problème: celui de “la vision politique: le commerce est ‘privilégié’ au détriment de l’investissement productif en Algérie”, ainsi que le rappelle Ali Harbi.


Youcef Salami



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