Algérie

Ali Fergani : «Nous avions galéré pour préparer la CAN» Il était sélectionneur lors de la CAN-1996 en Afrique du Sud



Ali Fergani : «Nous avions galéré pour préparer la CAN»                                Il était sélectionneur lors de la CAN-1996 en Afrique du Sud
Ali Fergani avait, avec le défunt Mourad Abdelwahab, dirigé la sélection lors de la CAN-1996 jouée en Afrique du Sud. A la veille du début de la 29e édition de la compétition continentale que le pays de Nelson Mandela organise pour la seconde fois, l'ancien capitaine et sélectionneur des Verts parle de son expérience à la tête de la sélection, des conditions de préparation du tournoi de 1996 et de l'équipe nationale qui se prépare à prendre part à la CAN-2013.
- Ali, vous rappelez-vous des conditions dans lesquelles l'équipe nationale avait préparé la CAN-1996 '

Avec mon ami le regretté Mourad Abdelwahab, nous avions pris en main les destinées de la sélection juste après la qualification acquise à l'issue des matches face à la Tanzanie et l'Egypte. Nous avions pris la succession de Rabah Madjer. A l'époque, nous avions galéré. La fédération était dépourvue de moyens. Tous les deux, nous avions pris sur nous d'aller à la rencontre des présidents de holding dans le but de les sensibiliser pour qu'ils viennent en aide à la sélection. Beaucoup de gens nous ont aidés. Un compte bancaire a même été ouvert à cet effet. De généreux donateurs ont versé 4 milliards de centimes environ au profit des Verts. Cela nous a permis d'acquérir des équipements, du matériel et d'organiser le déplacement au Gabon pour prendre part à un tournoi.

- C'est vous deux, les coaches, qui aviez fait bouger les lignes '

Il n'y avait pas d'autre solution. Mourad et moi avions pris sur nous de faire bouger les lignes afin de réunir des moyens pour aider l'équipe nationale à se préparer. En parallèle, nous étions branchés sur l'aspect technique. Nous supervisions les joueurs hebdomadairement. Tous les jours nous étions sur les routes et les stades pour faire un bon choix. Cela nous a permis, entre autre, de convoquer Ghechir (CABatna), Zeghdoud, Mourad Slatni (USMAnnaba) ' Les professionnels n'ont pas été oubliés. Des contacts ont été noués avec eux. Avant de partir à la CAN 1996, nous avions réglé l'épineux problème du barème des primes grâce à l'argent offert par les holdings et les sponsors.

- Vous étiez confiant avant le départ en Afrique du Sud '
Confiant, non. Je préfère le mot optimiste, même si les nombreux professionnels contactés ne sont pas venus (Benarbia, Sandjak). A l'époque, les pros n'étaient pas protégés comme ils le sont aujourd'hui grâce aux règlements de la FIFA. Seul Moussa Saïb (pro) est venu. Abdelhafid Tasfaout a déclaré forfait à cause d'une blessure, à l'instar de Arezki Amrouche qui nous a manqué à la CAN 1996.

- Le groupe était alors constitué exclusivement de joueurs locaux'

Effectivement. Dans le groupe, il y avait de la qualité. Tout au long du premier tour et du match de quarts de finale face à l'Afrique du Sud (1-2) les jeunes ont prouvé leur talent. Tenir en échec (0-0) la Zambie, battre la Sierra Leone (2-0) grâce à un doublé d'Ali Meçabih et prendre le meilleur (2-1) sur le Burkina Faso n'était pas une mince affaire. En quarts de finale, les jeunes n'ont pas démérité et ont perdu (1-2) devant le pays organisateur et futur vainqueur du tournoi.

- A votre avis, c'était une CAN réussie '

Aucun doute la dessus, si on considère les circonstances qui ont présidé à notre participation. Nous n'avons pas été ridicules. Loin de là. Les joueurs ont donné une belle image du football et de l'Algérie qui traversait à cette époque des moments très difficiles.

- 17 ans après nourrissez-vous des regrets '

Mon seul regret est de n'avoir pas terminé en tête groupe devant la Zambie pour éviter l'Afrique du Sud en quarts de finale. Depuis les choses ont bien changé. La sélection ne fait plus face aux problèmes et difficultés que vous aviez connus à votre époque.
Tant mieux pour l'équipe nationale. Avant, c'était le staff qui courait à droite et à gauche pour rassembler des moyens afin que la sélection se prépare. C'était anormal. Aujourd'hui, les gens mettent l'accent sur les énormes moyens que la fédération dégage pour garantir toutes les conditions d'une bonne préparation. C'est une chose très normale que de placer la sélection dans les meilleures conditions. Pour faire une bonne CAN, il faut obligatoirement dégager des moyens. Les sélections qui vivent dans la précarité ne feront rien en CAN.

- Selon vous, l'équipe nationale a-t-elle les moyens de réaliser un bon parcours à la CAN-2013 '

Le minimum serait d'atteindre les quarts de finale tout en rappelant que les équipes du groupe D ne sont pas faciles à battre. Une victoire face à la Tunisie, c'est dans nos cordes, ouvrira le passage au prochain tour.


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